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Perche: da Silva, la sensation brésilienne, fait chuter Lavillenie

(Keystone-ATS) Les soirées de folie se succèdent au stade olympique de Rio.

Au terme d’une soirée mémorable et cruelle à la fois, le Brésilien Thiago Braz da Silva a enflammé le public en ravissant in extremis le titre du saut à la perche au Français Renaud Lavillenie grâce à un bond prodigieux à 6m03.

Lavillenie avait pourtant fait tout juste, ou presque, et ne pouvait rester qu’incrédule, aux côtés de son coach Philippe d’Encausse, devant ce à quoi il venait d’assister. C’est-à-dire voir un Brésilien de 22 ans, outsider tout au plus, une grosse cote, ajouter 10 cm à son record personnel pour s’envoler bien au-delà des six mètres, après avoir eu l’audace de faire une impasse à 5m98!

Cette impasse était la seule possibilité pour lui de devancer – en cas d’égalité – Lavillenie, qui avait franchi toutes ses hauteurs au 1er essai. L’Auvergnat avait même mis une telle aisance à passer ses barres à 5m75, 5m85, 5m93 et 5m98 que “L’Equipe” pouvait déjà estimer, comme (presque) tous les observateurs, et écrire sur son site internet qu’il fonçait sur l’or. D’autant qu’à 6m03, par deux fois, il a manqué de peu, s’élevant au-dessus de la barre mais la faisant tomber avec son bras ou sa poitrine. Pas grave, pensait-on alors.

Le public français pouvait clamer ses encouragements et scander son nom, Lavillenie ne devait pas devoir céder son titre pour autant. Mais c’était compter sans la rage, le coup de folie de da Silva. A son deuxième essai à 6m03, une hauteur semblant inabordable pour lui, il sortait un saut venu de “nulle part” pour laisser le Français k.-o, penaud médaillé d’argent avec 5m98, après une ultime tentative (ratée) à 6m08.

Le Brésilien est un prodige, sacré champion du monde juniors en 2012. Il est aussi l’élève de Vitaly Petrov, le coach russe qui a “fait” Yelena Isinbayeva. Et le festival brésilien n’est peut-être pas fini à la perche, puisque Fabiana Murer aura de bonnes chances d’imiter son compatriote dans le concours féminin.

Pour Lavillenie, il s’agit du deuxième coup dur de l’année – on ne saurait parler d’échec vu la qualité de son concours – après son zéro pointé des Championnats d’Europe d’Amsterdam. Le Français est le champion olympique 2012 et reste bien sûr recordman du monde (6m16 en salle en février 2014), c’est aussi une “bête” de meeting. Mais il n’est pas devenu lundi le deuxième homme de l’histoire à conquérir deux titres olympiques à la perche. Il reste en outre toujours en quête d’un titre mondial.

Sam Kendricks a pris le bronze avec 5m85.

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