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Permis d’armes contre pots-de-vin: scandale dans la police

Des permis de port d'armes étaient délivrés à New York contre des pots-de-vin (photo prétexte). KEYSTONE/EPA/ANDREW GOMBERT sda-ats

(Keystone-ATS) Policiers à la retraite, sociétés intermédiaires, un ex-procureur: les autorités new-yorkaises ont annoncé mardi le démantèlement d’un réseau qui permettait d’obtenir des permis de port d’armes moyennant pots-de-vin. Des criminels patentés ont pu obtenir des permis.

Quatre personnes ont été inculpées dans cette affaire de corruption, a déclaré Joon Kim, procureur fédéral pour le district de Manhattan.

Il s’agit de l’ancien numéro deux du département des permis de la police new-yorkaise, qui avait pris sa retraite pour créer une société aidant à obtenir ces permis; un policier qui travaillait avec lui; un avocat et ex-procureur adjoint de Brooklyn; et un ancien détective reconverti dans le rôle d’intermédiaire dans l’obtention de ces permis.

Les pots-de-vin versés étaient de toutes sortes: argent liquide caché dans des magazines, soirées, vacances au Mexique ou aux Bahamas, prostituées, armes à feu. Ils permettaient de faire valider rapidement des demandes de permis qu’il faut généralement des mois pour obtenir.

Centaine de permis délivrés

Au total, une centaine de permis ont ainsi été délivrés, y compris à des personnes au passé criminel “qui n’auraient jamais obtenu un tel permis sinon”, a expliqué M. Kim. Le réseau a été démantelé grâce à la coopération de policiers impliqués, qui ont accepté de plaider coupable moyennant la promesse de peines plus clémentes, a-t-il précisé.

L’unité d’enquête interne au New York Police Department (NYPD), qui se targue volontiers d’être la meilleure police du monde, a travaillé étroitement avec le FBI et le procureur fédéral pour mettre à jour ce réseau, a expliqué le chef du NYPD James O’Neill. Le NYPD a par ailleurs pris des mesures pour réformer son département des permis, a indiqué un responsable du FBI.

La police new-yorkaise avait déjà été éclaboussée par une affaire de corruption en juin 2016. Trois responsables avaient alors été épinglés, accusés d’avoir reçu depuis 2012 des milliers de dollars en voyages, repas ou bijoux, en échange de multiples “services”: suppressions de contraventions, escortes policières avec sirènes ou blocage de la circulation pour faciliter des déplacements,…

L’un des policiers alors mis en cause travaillait dans le département des permis d’armes. Il fait partie des trois personnes ayant collaboré avec la police et qui ont permis les nouvelles inculpations annoncées ce mardi. D’autres inculpations pourraient suivre, le procureur ayant souligné que l’enquête n’était pas finie.

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