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Perquisition au siège, audition du président de VW USA au Congrès

(Keystone-ATS) Le siège allemand du groupe Volkswagen a été perquisitionné jeudi. Le président de VW en Amérique du Nord Michael Horn a quant à lui dû s’expliquer devant le Congrès.

La police allemande a perquisitionné le siège de Volkswagen à Wolfsburg, ainsi que d’autres sites du constructeur automobile en lien avec le scandale des moteurs truqués, a indiqué jeudi le parquet de Brunswick (nord).

“Le but des perquisitions était de saisir des documents et des supports informatiques”, susceptibles d’identifier les employés impliqués dans le trucage de 11 millions de véhicules dotés d’un logiciel trompant les contrôles antipollution, a expliqué le parquet dans un communiqué.

Les “autres lieux” perquisitionnés ne sont pas précisés. Outre son siège et son usine de Wolfsburg, Volkswagen compte plusieurs autres sites dans la région de Basse-Saxe.

Depuis que ce scandale a éclaté, il y a presque trois semaines aux Etats-Unis, plusieurs enquêtes judiciaires, ont été ouvertes contre Volkswagen, en Allemagne, mais aussi dans nombre d’autres pays.

Une investigation parlementaire est en outre menée aux Etats-Unis, où nombre d’élus veulent savoir qui a eu l’idée du logiciel truqueur et l’a mise en place, quand exactement, et quand les hauts dirigeants du groupe allemand ont été mis au courant.

Les autorités américaines, notamment l’agence de protection de l’environnement américaine (EPA), avaient accusé le 18 septembre Volkswagen d’avoir installé un logiciel truqueur sur des voitures diesel, permettant de tromper les contrôles antipollution.

Peu après, le groupe aux douze marques admettait que 11 millions de voitures de par le monde, dont 8 millions en Europe, en étaient équipées.

Responsabilités à déterminer

Le constructeur automobile, numéro un mondial regroupant pas moins de douze marques, a aussi ouvert sa propre enquête en interne pour déterminer les responsabilités dans cette tromperie, qui visait à faire passer les voitures pour plus “vertes” qu’en réalité.

“D’après ce que je sais, seuls quelques salariés étaient impliqués”, a déclaré, dans un entretien avec le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) le nouveau patron Matthias Müller, “quelques développeurs”. “Quatre personnes, dont trois directeurs responsables à différentes époques du développement des moteurs”, ont été suspendues.

La presse allemande a identifié le chef du développement de la filiale Audi, Ulrich Hackenberg, et son homologue chez Porsche, Wolfgang Hatz. Volkswagen, quant à lui, n’a confirmé aucune information pour le moment.

Audition au Congrès

Aux Etats-Unis, le patron de Volkswagen USA s’est expliqué sur ce scandale lors d’une audition devant le Congrès américain.

Interrogé par le Congrès américain sur la date à laquelle il avait eu connaissance de l’existence de logiciels truqueurs installés sur certains modèles diesel, M. Horn a répondu: “aux alentours de la réunion du 3 septembre” 2015 entre le groupe automobile et un régulateur californien. “Quelques jours auparavant”, a-t-il ajouté.

Dans le texte écrit de son témoignage mis en ligne mercredi sur le site du Congrès, M. Horn s’était montré plus ambigu.

Elus très remontés

“Au printemps de 2014 (…) on m’a dit qu’il y avait une non-conformité des émissions qui pouvait être corrigée. Je suis informé que les régulations de l’EPA comprennent plusieurs sanctions pour non-respect des normes d’émission”, y déclarait-il.

Ces propos ont conduit nombre d’experts à penser qu’il était informé du problème des logiciels truqueurs plus d’un an et demi avant que celui-ci ne soit rendu public. Mais jeudi, il a tenu à clarifier ses déclarations devant les élus américains, très remontés contre VW.

“Je veux être clair: quand j’avais été mis au courant de la procédure de l’EPA, on ne m’avait pas dit et je n’avais moi-même aucune raison de suspecter ou de croire que nos véhicules étaient équipés d’un (tel) logiciel”, a affirmé le responsable qui a par ailleurs présenté les “sincères excuses” du groupe.

Interrogé pour savoir s’il estimait avoir été personnellement trompé sur la question des logiciels truqueurs, M. Horn a répondu laconiquement: “oui”.

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