Perte nette de 304 millions de francs pour Toshiba sur 2014-2015
(Keystone-ATS) Toshiba a publié lundi, date limite, ses résultats pour l’année comptable 2014-2015. Le conglomérat japonais affiche une perte nette de 37,8 milliards de yens (304 millions de francs).
Toshiba annonce ainsi ses comptes de l’exercice passé avec quatre mois de retard en raison d’un vaste scandale financier. Le groupe avait obtenu une dérogation jusqu’au 31 août, mais il avait à la dernière minute demandé aux autorités un délai supplémentaire d’une semaine après la découverte de nouvelles erreurs dans les tableaux de chiffres relatifs à des filiales aux Etats-Unis et au Japon.
Durant les 12 mois passés en revue (avril 2014 à mars 2015), le chiffre d’affaires de Toshiba s’est élevé de 2,6% à 6655,9 milliards (53 milliards de francs), grâce notamment à la bonne tenue des divisions d’infrastructures sociales et de puces-mémoires.
Le bénéfice d’exploitation a en revanche chuté de 34% à 170,4 milliards de yens, du fait de dépréciations entre autres dans les activités de composants électroniques. Les profits opérationnels de la plupart des divisions ont diminué, à l’exception de celle de l’énergie et des infrastructures sociales.
Toshiba n’a en revanche pas donné de prévisions pour l’année en cours qui sera close en mars 2016. “Nous les communiquerons au plus vite dès que la situation le rendra possible”, a indiqué le conglomérat dans un communiqué.
Un résultat net surévalué
Toshiba a par ailleurs présenté lundi matin à l’Agence des services financiers, juste après l’ouverture de la Bourse de Tokyo, des documents relatifs aux comptes des années antérieures.
Le groupe a dû jusqu’à la dernière minute peser ses comptes au trébuchet et les faire analyser par des experts avant de les rendre publics. Il a été forcé de revoir ses méthodes comptables appliquées de façon inappropriée entre 2008 et 2014.
Au total, le résultat net a été surévalué de 155,2 milliards de yens (1,2 milliard de francs), et de 224,8 milliards de yens avant impôts, selon les chiffres communiqués par la firme.
Les fautes, mises au jour par un comité d’experts indépendants, avaient entraîné en juillet la démission du directeur général Hisao Tanaka et de ses deux prédécesseurs directs, tous jugés responsables de ces irrégularités.
Mise en garde attendue
Les activités de Toshiba vont des circuits intégrés aux réacteurs nucléaires en passant par les ordinateurs et serveurs informatiques, l’électroménager, les appareils audiovisuels, les turbines, les ascenseurs ou des engins de manutention.
Avant ce scandale, le groupe escomptait pour l’an passé un bénéfice net de 120 milliards de yens, un gain d’exploitation de 330 milliards et des ventes de 6700 milliards. Il avait cependant dû annuler ces prévisions quand l’affaire avait pris une mauvaise tournure.
Compte tenu des malversations découvertes, la Bourse de Tokyo devrait, selon la presse, adresser à Toshiba une “mise en garde spéciale”. Ce qui signifie que d’après les investigations menées, les falsifications constatées ne sont pas jugées telles qu’une radiation se justifie, mais une amélioration des procédures internes s’impose.
L’action, qui baissait de près de 3% dans les premières minutes de transactions lundi, est remontée ensuite de 3,6% juste après la publication des résultats, avant de revenir à +1,75%, à 352,6 yens. Une assemblée générale extraordinaire des actionnaires est prévue le 30 septembre.
