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Peter Brabeck préside son avant-dernière assemblée générale

(Keystone-ATS) Peter Brabeck-Letmathe a présidé jeudi son avant-dernière assemblée générale de Nestlé à Lausanne. Le nom de son successeur à la tête du conseil d’administration du numéro un mondial de l’alimentation devrait être connu au plus tard en février 2017.

Plus de 2800 personnes se sont pressées jeudi après-midi à l’assemblée générale de Nestlé, l’une des plus courues en Suisse. Outre des timbres commémorant cette année le 150e anniversaire de la multinationale, les actionnaires se sont vu proposer un dividende relevé une fois de plus.

Le président a vu son mandat de président renouvelé pour la dernière fois pour un an par les actionnaires jusqu’à la fin de la prochaine AG au printemps 2017. En novembre prochain, Peter Brabeck aura 72 ans. Selon les statuts de la société, il ne pourra pas solliciter un nouveau mandat d’administrateur à l’assemblée générale de 2017.

Le nom de son successeur à la présidence du conseil d’administration du géant veveysan devrait être connu au plus tard en février 2017. Nestlé devrait annoncer à ce moment-là les noms des personnalités proposées pour être élues membres du conseil d’administration, ainsi que le nom de celui qui a été choisi par le conseil pour succéder à M. Brabeck.

Vendeur de glaces

L’Autrichien a été nommé directeur général de Nestlé en juin 1997, fonction qu’il occupe jusqu’en 2008. Il accède en outre à la présidence en 2005 et cumule trois années durant la double casquette.

Sous son ère, Nestlé accélère sa réorientation stratégique vers la nutrition, la santé et le bien-être, tout en continuant à créer de la valeur pour les actionnaires. En 2008, Peter Brabeck remet la direction du groupe au Belge Paul Bulcke, pour garder uniquement les rênes du conseil d’administration.

Hissé parmi les personnalités les plus influentes de la planète, M. Brabeck a rejoint le groupe vaudois en 1968. Tout d’abord vendeur de glaces avec un camion, il a gravi tous les échelons. Il a travaillé notamment en Amérique Latine, dirigé Nestlé Equateur et Nestlé Venezuela avant de rejoindre le siège de la multinationale à Vevey (VD).

Année charnière

Pour rappel, Nestlé a vu l’an passé son bénéfice net reculer de plus d’un tiers à 9,1 milliards de francs, faute d’élément unique positif. Son chiffre d’affaires a fléchi à 88,8 milliards, tandis que la croissance organique s’est inscrite à 4,2%.

Des résultats “atteints dans un contexte économique et politique difficile et volatil dans de nombreuses régions du monde et dans un environnement déflationniste en Europe occidentale”, a souligné jeudi le président du conseil d’administration dans son allocution.

Depuis sa fondation, le groupe Nestlé a traversé toutes les grandes mutations politiques, économiques et sociales. La “4e révolution industrielle” qui se profile représente “une formidable opportunité de développement, d’innovation et de croissance”, a assuré son président.

Agenda politique

M. Brabeck n’a pas manqué de commenter les développements politiques en Suisse “cruciaux” pour son entreprise. Sur les relations entre la Suisse et l’Union européenne, il estime que “chacun devrait y mettre du sien pour trouver une solution qui préserve les éléments clés des accords bilatéraux tout en respectant aussi les points essentiels des décisions du peuple suisse”.

Quant à l’accord global et contraignant pour lutter contre le réchauffement climatique né de la COP21 à Paris, le président attend des politiques qu’ils fassent aussi leur part. Et de s’interroger comment les gouvernements et régulateurs comptent mettre en place des incitations pour le secteur privé et la société civile en faveur du développement durable.

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