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Philippe Rebord est le nouveau chef de l’armée

Philippe Rebord devra redorer le blason de l'armée et défendre les différents programmes d'armement prévus les prochaines années. KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) Le nouveau chef de l’armée s’appelle Philippe Rebord. Le Conseil fédéral a nommé le Valaisan âgé de 59 ans vendredi. Philippe Rebord succédera le 1er janvier 2017 à André Blattmann, qui prend sa retraite à la fin mars 2017.

Originaire de Bovernier (VS) et de Lausanne (VD), Philippe Rebord est militaire de carrière depuis plus de 30 ans. Depuis le 1er avril 2016, il assume la fonction de remplaçant du chef de l’armée.

Le chef du Département fédéral de la défense (DDPS) Guy Parmelin n’avait pas proposé d’autre personne au Conseil fédéral, mais ce choix est le fruit d’une procédure de sélection minutieuse. Une commission de sélection où étaient représentés les cantons avait retenu quatre candidats, deux Romands et deux Alémaniques.

Philippe Rebord a évoqué la candidature de l’actuel commandant des Forces terrestres, le Thurgovien Daniel Baumgartner, âgé de 54 ans. Après des auditions supplémentaires, un examen médical et le contrôle de sécurité, le chef du DDPS a finalement retenu Philippe Rebord. Le Conseil fédéral a entériné ce choix vendredi.

Le nouveau chef de l’armée correspond en tous points au profil recherché, a expliqué Guy Parmelin devant la presse: il est capable de mettre en oeuvre le projet de Développement de l’armée (DEVA) dans les quatre ans, de mener à bien les objectifs prévus par le Parlement, d’anticiper d’éventuels problèmes, il sait convaincre ses pairs, il est reconnu par ces derniers et il doit s’agir de son dernier engagement avant la retraite.

Rassembleur

De plus, Philippe Rebord est une personnalité calme, pondérée et réfléchie, “ce qui est extrêmement appréciable par les temps qui courent”, a ajouté le chef du DDPS. Interrogé sur ses propres forces, le futur chef de l’armée a cité sa “capacité de rassembler” et sa “volonté inébranlable”.

Le Valaisan n’a pas souhaité s’exprimer sur les récents incidents survenus à l’armée. Il a rappelé que l’institution va procéder à un contrôle général des processus et des déroulements internes. Il discerne toutefois un problème d’effectifs, avec le “boom” du service civil, qui peut sembler trop attractif.

Sa priorité sera de désigner les commandants chargés de réaliser la réforme de l’armée DEVA, qui prévoit une réduction des effectifs de 200’000 à 100’000 militaires (avec un effectif réel de 140’000 hommes) en échange d’une plus grande disponibilité opérationnelle. Les tâches demeureront la défense, l’appui aux autorités civiles et la promotion de la paix.

Redorer le blason de l’armée

Philippe Rebord devra également redorer le blason de l’armée et défendre les différents programmes d’armement prévus les prochaines années, entre autres pour pallier le refus par le peuple d’acheter des avions de combat Gripen. Le chef de l’armée sera par ailleurs impliqué dans la réforme attendue de l’obligation de servir.

Un défi sera également de dépenser judicieusement 5 milliards de francs par an. Le gel par Guy Parmelin du projet de défense sol-air devisé à 700 millions ne rend pas la tâche facile.

Depuis sa création en 2003, le poste de chef de l’armée n’a jamais été occupé par un représentant des forces terrestres, la brève parenthèse de Roland Nef mise à part, en 2008. Le Neuchâtelois Christophe Keckeis était pilote et le Zurichois André Blattmann spécialiste de la lutte anti-aérienne.

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