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Pierin Vincenz démissionne du conseil d’administration d’Helvetia

Pierin Vincenz justifie son départ par l'incertitude constante et les dommages médiatiques collatéraux liés à l'enquête de la FINMA (archives). KEYSTONE/WALTER BIERI sda-ats

(Keystone-ATS) Pierin Vincenz, ancien directeur général de Raiffeisen, quitte avec effet immédiat son poste de président du conseil d’administration de l’assureur saint-gallois Helvetia. Sa décision est liée à l’enquête actuellement menée contre lui par la FINMA.

“Ces derniers jours, il est devenu clair que cette procédure ne peut pas être accélérée et ne sera pas terminée avant la prochaine assemblée générale d’Helvetia, en avril prochain”, souligne Pierin Vincenz dans un communiqué diffusé lundi. Il justifie son départ par l’incertitude constante et les dommages médiatiques collatéraux liés à cette enquête.

Le Grison veut également permettre à Helvetia, qui n’est pas concernée par l’enquête, de planifier sereinement sa succession. La vice-présidente Doris Schurter reprendra les commandes à titre intérimaire jusqu’à l’assemblée générale du 20 avril prochain.

“Nous regrettons la décision de Pierin Vincenz, mais nous comprenons parfaitement sa situation”, a souligné Mme Schurter, citée dans le communiqué. L’ancien directeur général de Raiffeisen avait rejoint Helvetia en 2000, avant d’en prendre la présidence le 1er octobre 2015.

Potentiel conflit d’intérêts

L’enquête de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) porte sur les anciennes activités de Pierin Vincenz chez Raiffeisen. Le gendarme du secteur financier soupçonne de possibles conflits d’intérêts. Le Grison se dit pour sa part certain d’avoir soigneusement pris garde d’éviter tout conflit d’intérêts potentiel quand il était en fonction.

Fin octobre, la FINMA avait confirmé avoir ouvert une enquête à l’encontre de Raiffeisen sur des questions en lien avec la gouvernance d’entreprise du groupe bancaire st-gallois. La procédure porte notamment sur la prise de participation majoritaire dans la société Investnet.

Selon des déclarations du patron actuel de Raiffeisen, Patrik Gisel, l’enquête concerne “les processus décisionnels qui ont conduit à prendre cette participation, comment les contrats ont été établis et exécutés”. Les responsables actuels de Raiffeisen Suisse ne sont pas concernés.

Aduno enquête aussi

Mi-novembre dernier, c’était au tour d’Aduno de confirmer être en train d’examiner de près les affaires de Pierin Vincenz. Le prestataire zurichois de services financiers a mandaté un cabinet d’avocats spécialisé en droit des affaires pour enquêter sur certaines acquisitions du groupe.

Selon différents médias alémaniques, l’enquête porterait sur de potentiels conflits d’intérêts lors de l’achat de petites participations. Les acquisitions d’Eurokaution en 2014 et de Commtrain en 2007 seraient dans le viseur des enquêteurs. La société n’a toutefois pas voulu confirmer ces informations.

Depuis la création du groupe en 1999 et jusqu’en juin dernier, Pierin Vincenz était le président du conseil d’administration d’Aduno, société spécialisée dans les crédits privés, le leasing et les cartes de crédit. Avec 25,5% des parts, Raiffeisen est l’un des plus importants actionnaires du prestataire zurichois de services financiers.

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