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Plaidoyer pour une armée forte sur la plaine du Grütli

(Keystone-ATS) Le Conseiller fédéral Ueli Maurer et des officiers ont profité du jubilé des 75 ans du rapport du Grütli pour promouvoir leur politique de sécurité. Faisant écho aux mots du général Guisan, ils ont appelé à une plus grande unité pour une armée forte.

Quelque 450 invités de l’armée et de la politique ainsi que de la parenté du général Henri Guisan ont pris part à cette célébration commémorative. Il y a 75 ans, le 25 juillet 1940, le Vaudois s’était adressé aux responsables de l’armée sur cette même plaine du Grütli. Dans une époque marquée par l’incertitude, le général y avait appelé à la cohésion et à la résistance, notamment par la stratégie du Réduit alpin.

Samedi, le ministre de la défense Ueli Maurer a déclaré que le rapport du Grütli était l’acte politique le plus important pour la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale. Le général Guisan avait réussi à raviver la foi en l’armée et convaincu la population de la nécessité de la résistance pour rester un pays libre, a-t-il soutenu.

Aujourd’hui, il doute que la Suisse soit prête “à défendre jusqu’à la dernière goutte de son sang” les deux principes que sont la liberté et l’indépendance. En plus de la volonté du peuple, l’armée a besoin de moyens appropriés, a souligné le ministre UDC. Une responsabilité qui incombe aux politiciens. Il a donc appelé dans l’esprit de Guisan à plus de confiance mutuelle, et à préserver aussi à l’avenir ces deux principes.

Pas équipée en cas de conflit

Dans la matinée, c’est la Société suisse des officiers (SSO) qui s’est dressée pour défendre l’armée. Elle a une nouvelle fois critiqué la politique de sécurité actuelle et les nouvelles mesures d’économies demandées par le Conseil fédéral.

Un budget de cinq milliards de francs et un effectif de 100’000 hommes constituent un seuil minimum, a relevé le président de la SSO Denis Froidevaux. Au besoin, une initiative populaire n’est pas exclue, a-t-il lancé aux médias durant sa conférence de presse.

Le contexte géopolitique actuel semble fort éloigné de celui de 1940. Pourtant, la politique de sécurité actuelle fait face aux mêmes difficultés que du temps du général Guisan, a argué le président de la SSO. Selon lui, l’insécurité règne, l’armée dispose en regard de la demande de trop peu d’argent et n’est pas suffisamment équipée en cas de conflit.

Trois jeunes officiers de la SSO ont également pris la parole, chacun dans leur langue maternelle. Leur message “invite à regarder l’avenir avec volonté et confiance, deux valeurs cardinales défendues par Guisan il y a 75 ans et aujourd’hui par la SSO”, a indiqué la société dans un communiqué.

A l’issue de la cérémonie, des avions de la patrouille suisse ont effectué plusieurs tours au-dessus du lac des Quatre-Cantons.

Le même bateau

Outre le ministre de la défense Ueli Maurer, on relevait la présence du chef de l’armée André Blattmann et du président du Conseil des Etats Claude Hêche (PS/JU). De nombreux parlementaires fédéraux et politiciens de divers cantons avaient également fait le déplacement. La manifestation est organisée par la Société suisse des officiers et le canton de Vaud.

Les participants ont embarqué samedi matin à Lucerne sur deux bateaux pour se rendre sur la prairie du Grütli célébrer les 75 du rapport qu’y tint le général Guisan. Un des bateaux était le vapeur “Stadt Luzern”, celui-là même qui transporta Henri Guisan et les responsables de l’armée au Grütli, le 25 juillet 1940.

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