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Plus de 250 femmes à la place de la Planta à Sion

Les manifestantes ont exigé l'égalité sur la place de la Planta à Sion. Keystone-ATS sda-ats

(Keystone-ATS) Entre 250 et 300 femmes et quelques hommes ont manifesté dimanche à Sion, 50 à Martigny et 60 à Monthey à l’occasion de la grève féministe. Moins nombreuses qu’il y a un an, mais combatives, elles le répètent: “on ne lâche rien”!

Sur le sol de la place de la Planta a été tracé un grand cercle terminé par une croix, le signe de la femme; tout autour figurent les dates-clés liées au mouvement. A 14h30, les participantes, de violet vêtues, ont pris place sur la ligne, tout en respectant les distances de sécurité. Au centre les membres du collectif Femmes Valais.

“Nous lutterons jusqu’à ce que le patriarcat soit jeté à la poubelle de l’Histoire”, lance une première militante. Il y a un an, 12’000 personnes s’étaient réunies sur la place sédunoise. Rien n’a changé, nos revendications non plus, constatent plusieurs autres. Alors, les voilà de retour “avec la même colère” pour faire valoir leurs droits car “il y a encore du boulot”.

Partage et témoignage

Appelées à partager spontanément histoires vécues et réflexions, les participantes se succèdent au centre du cercle. Prises de parole féministes et antiracistes se suivent. Elles s’énervent contre un manque de femmes en politique, dénoncent le harcèlement de rue, et revendiquent une sortie de la crise du coronavirus prenant en compte toutes les femmes qui étaient en première ligne durant l’épidémie. L’une d’elles témoigne aussi de la difficulté de vivre en Valais en étant une fillette, puis une femme, noire.

Sur le cercle, les participantes applaudissent, félicitent, crient leur soutien. “On est contentes parce qu’on n’avait aucune idée si les gens viendraient cette année au vu de la situation sanitaire”, confie Chloé, militante membre du collectif Femmes Valais, à Keystone-ATS. On revendique la parité à tous les niveaux, mais aussi tout simplement une meilleure représentativité de la société, complète-t-elle.

“Nous luttons pour que les femmes se sentent compétentes, qu’elles puissent participer pleinement à la société dans laquelle elles vivent, qu’elles aient une belle vie”, ajoute celle qui porte un masque violet et arbore une casquette où s’étale en lettres blanches: “grève”.

Plusieurs postes

A 15h24, l’instant à partir duquel les femmes ne sont plus payées, selon les statistiques de la différence salariale entre les sexes, les manifestantes ont occupé l’espace sonore et brandi des pancartes. A Sion, cloches et sifflets ont accompagné des slogans tels que “Fières, vénères et pas prêtes de se taire”.

Pour Chloé, cette mobilisation est une réussite dans la mesure où le collectif a tout organisé en l’espace de deux semaines. Tout a été pensé pour respecter les règles sanitaires liées à l’épidémie. Plusieurs postes ont ainsi été installés autour de la place de la Planta.

Ici un lieu pour prendre des selfies et “occuper l’espace virtuel”, là une expo photo sur la manifestation du 14 juin 2019, plus loin un poste pour que chacune puisse écrire ses revendications au gouvernement cantonal. “Le président du Conseil d’Etat Christophe Darbellay en recevra une par jour”, glisse la militante.

La lutte se poursuit: “pas de retour à la norme mâle!”.

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