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Plus de 45 morts après des attaques de l’EI contre un camp de réfugiés en Syrie

Mardi, de très violents affrontements ont opposé djihadistes de l'EI (photo, non datée) et les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans les deux derniers grands quartiers encore aux mains des djihadistes dans leur fief de Tabqa (nord), verrou sur la route vers Raqa, "capitale" de l'EI en Syrie. Keystone/AP Militant Photo/UNCREDITED sda-ats

(Keystone-ATS) Un assaut djihadiste impliquant cinq kamikazes a tué mardi plus de 45 personnes dans un camp de déplacés en Syrie, près de la frontière avec l’Irak, au moment où la pression croît contre l’Etat islamique dans ces deux pays. Des dizaines de personnes ont été blessées.

Les cinq kamikazes du groupe EI se sont fait exploser près et dans un camp de réfugiés irakiens et de déplacés syriens dans le nord-est du pays. Des combats s’en sont suivis avec les Forces démocratiques syriennes (FDS), selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Au moins 46 personnes dont 31 civils ont été tuées et des dizaines blessées dans l’attaque contre ce camp situé dans la région de Rajem al-Salibi, dans la province de Hassaké, selon l’OSDH. “Certains kamikazes sont parvenus à s’introduire dans le camp”. Selon l’ONG, ce camp temporaire abritait 300 familles ayant fui l’Irak ou la province syrienne de Deir Ezzor contrôlée en majorité par l’EI.

L’EI a revendiqué l’attaque via son agence de propagande Amaq, affirmant qu’un groupe de djihadistes avait attaqué une position des FDS près du camp. Les FDS sont l’une des principales forces combattant l’EI en Syrie. Elles contrôlent désormais à 90% le fief djihadiste de Tabqa (nord), un verrou sur la route vers Raqa, “capitale” de l’EI en Syrie.

Mardi, “de très violents affrontements” opposaient djihadistes et FDS dans les deux derniers grands quartiers encore aux mains de l’EI, selon cette alliance. Depuis novembre, la vaste offensive des FDS pour reprendre Raqa leur a permis de grignoter des pans de territoire dans la province éponyme.

Nouveau round à Astana

Sur le plan diplomatique, une délégation de rebelles syriens est arrivée mardi à Astana pour participer à un nouveau round de pourparlers de paix pour un cessez-le-feu en Syrie, a annoncé mardi le ministère kazakh des Affaires étrangères.

Dans un communiqué, la diplomatie kazakhe a indiqué qu’une délégation rebelle menée par Mohammad Allouche, membre du Haut comité des négociations (HCN) qui rassemble des groupes-clés de l’opposition, est arrivée à Astana pour participer à ce quatrième round de négociations prévu mercredi et jeudi.

Les trois précédentes rencontres dans la capitale kazakhe, parrainées par la Russie et l’Iran, alliés du régime de Bachar al-Assad, et par la Turquie, soutien des rebelles, n’avaient permis aucune percée pour avancer vers une solution au conflit en Syrie qui a fait plus de 320’000 morts en six ans.

Conversation Trump-Poutine

Signe d’un possible regain d’intérêt de Washington, les Etats-Unis seront représentés à Astana en tant qu’observateurs par l’adjoint au secrétaire d’Etat pour les affaires proche-orientales, Stuart Jones. Jusqu’à présent, ils n’avaient envoyé que leur ambassadeur au Kazakhstan.

En soirée, le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine ont eu une “très bonne conversation” téléphonique sur la Syrie, au cours de laquelle ils ont abordé la question des zones humanitaires, selon le compte-rendu de la Maison Blanche.

Les deux présidents sont tombés d’accord sur le fait que “les souffrances en Syrie duraient depuis beaucoup trop longtemps et que toutes les parties devaient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à la violence”, a indiqué l’exécutif américain.

L’Iran poursuit son aide

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, se joindra également à ces pourparlers de paix qui pourraient ouvrir la voie à un nouveau cycle de négociations de paix parrainé par l’ONU à Genève, ont annoncé les Nations unies lundi.

De son côté, l’Iran va continuer à envoyer des forces en Syrie pour soutenir le régime dans sa lutte contre les groupes rebelles armés et djihadistes, a affirmé un général des Gardiens de la révolution dans un entretien publié mardi par l’agence de presse Fars.

Cette déclaration est intervenue alors que le chef d’état-major de l’armée syrienne, le général Ali Ayoub, effectuait une visite officielle à Téhéran. “Nous enverrons des conseillers dans tous les domaines et offrirons toute l’aide dont nous disposons afin que le front de la résistance ne se brise pas”, a déclaré le général Mohammad Pakpour, commandant des forces terrestres de l’armée d’élite d’Iran.

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