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Plus de manifestations en France sans garanties de sécurité

Le syndicat CGT nie être responsable en quoi que ce soit des violences de mardi, qui ont provoqué de fortes réactions de la part du premier ministre et du président. KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT sda-ats

(Keystone-ATS) Il n’y aura plus d’autorisation de manifester en France, si les conditions de la préservation des biens et des personnes ne sont pas garantis. Les futures autorisations seront regardées “au cas par cas”, a déclaré mercredi Stéphane Le Foll, citant François Hollande.

“A un moment où la France accueille l’Euro, où elle fait face au terrorisme, il ne pourra plus y avoir d’autorisation de manifester si les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garantis”, a déclaré le chef de l’Etat selon Stéphane Le Foll.

François Hollande a également rappelé le respect des libertés, en particulier celle de manifester et de grève. Ces déclarations interviennent au lendemain de nouvelles violences lors d’une manifestation à Paris contre la loi travail.

Propos “inacceptables”

La CGT a de son côté réagi aux propos de Manuel Valls, qu’elle qualifie d'”inacceptables”. Le premier ministre avait accusé le syndicat d’avoir eu mardi une “attitude ambiguë” vis-à-vis des casseurs pendant la manifestation contre le projet de loi Travail.

Dans un communiqué, la CGT nie être responsable en quoi que ce soit des violences de mardi. Elle rappelle qu’elle n’était pas la seule organisatrice de cette manifestation, mais faisait partie d’une intersyndicale réunissant sept organisations.

“Le Premier ministre ne peut ignorer qu’il incombe aux pouvoirs publics, dont il a la première responsabilité, d’assurer la sécurité et le maintien de l’ordre”, écrit-elle.

La CGT loue “le sang-froid et la maîtrise” de son service d’ordre. Elle fait valoir que les organisateurs du défilé parisien ont “fait le choix de ne pas aller jusqu’au bout du parcours prévu” pour ne pas exposer les participants à la violence et aux incidents “générés par des éléments extérieurs”.

Être à l’écoute

“Plutôt que de faire l’inventaire tendancieux d’éléments à charge contre la CGT, Manuel Valls ferait bien mieux d’entendre la majorité des salariés, des jeunes et plus largement des citoyens, qui rejettent ce projet de sous-enchère sociale et de destruction de notre modèle de société”, ajoute le syndicat.

Le Premier ministre a également menacé d’interdire au cas par cas les manifestations à Paris s’il y a un risque qu’elles dégénèrent. Il a demandé à la CGT de ne plus en organiser dans la capitale, si elle n’était pas capable d’assurer leur bon déroulement. La centrale syndicale lui répond dans son communiqué en ces termes: “Menacer d’interdire les manifestations est le signe d’un gouvernement aux abois”.

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