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Polémique en Bavière où le crucifix s’impose dans l’espace public

La polémique enfle en Bavière à propos du crucifix (archives). KEYSTONE/AP/DIETHER ENDLICHER sda-ats

(Keystone-ATS) La Bavière était au coeur d’une polémique mercredi après sa décision d’imposer des crucifix dans les halls d’entrée de ses bâtiments publics en signe de “reconnaissance de son identité”. La décision est tombée la veille dans ce Land catholique du sud de l’Allemagne.

Installer des crucifix, ce n’est pas promouvoir “un signe religieux”, c’est “reconnaître une identité” et “l’expression d’une empreinte historique et culturelle”, a justifié mercredi le ministre-président de Bavière, Markus Söder, alors que des crucifix trônent déjà dans les salles de classes et les tribunaux bavarois.

L’installation prochaine de ces croix ne concerne toutefois que les bâtiments appartenant à l’Etat bavarois et non ceux relevant des municipalités ou de l’Etat fédéral allemand.

Très critiquée, l’annonce a suscité de vives réactions, notamment sur les réseaux sociaux, certains la jugeant contraire au principe de “neutralité religieuse”, ce que M. Söder a rejeté.

Traits d’humour

“Nous, les musulmans, n’avons aucun problème avec la croix” mais “la neutralité de l’Etat devrait toujours être respectée”, a estimé Aiman Mazyek, président du conseil central des musulmans, cité par l’agence de presse allemande DPA. Il a mis en garde contre une “double morale” qui consisterait à accepter les symboles chrétiens mais à bannir de l’espace public les signes juifs ou musulmans.

“La nouvelle loi bavaroise: à partir du 1er juin, une croix, une gousse d’ail et une tête réduite doivent être suspendues dans l’entrée de chaque bâtiment public en Bavière”, a raillé de son côté sur Twitter l’humoriste allemand Jan Böhmermann.

“Les autorités bavaroises vont bientôt utiliser la Constitution (allemande) comme paillasson” devant les bâtiments publics, a également ironisé sur son site le journal satirique Der Postillon.

Récemment, le ministre allemand de l’intérieur d’Angela Merkel et patron de la CSU, Horst Seehofer, avait aussi suscité un tollé en déclarant que “l’islam ne faisait pas partie de l’Allemagne”. La CSU, la formation soeur en Bavière de la CDU de Mme Merkel, va affronter des élections délicates cet automne face à une extrême droite en plein essor.

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