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Polanski veut retourner aux Etats-Unis pour clore les poursuites

Roman Polanski est poursuivi depuis 40 ans aux Etats-Unis pour le viol d'une adolescente de 13 ans (archives). KEYSTONE/AP sda-ats

(Keystone-ATS) Le réalisateur franco-polonais Roman Polanski veut retourner aux Etats-Unis pour mettre fin à l’affaire de viol d’une mineure qui le poursuit depuis 40 ans. Il pose toutefois comme condition d’avoir la garantie qu’il ne serait pas incarcéré, selon son avocat jeudi.

L’avocat du cinéaste veut faire appliquer un accord amiable mentionné dans un document sous scellé, selon lequel un procureur aurait accepté qu’il ne purge que 48 jours derrières les barreaux pour le viol de Samantha Gailey, 13 ans à l’époque, en 1977.

Roman Polanski a déjà purgé 42 jours de prison et avait été relâché, mais son camp affirme que le juge Laurence Rittenband est ensuite revenu sur l’accord, déclarant que le cinéaste devrait passer jusqu’à 50 années derrière les barreaux, déclenchant sa fuite en Europe.

Décision polonaise

“Après la confirmation du contenu” des minutes de l’accord amiable, ses avocats veulent aussi faire reconnaître une décision de la Cour Suprême polonaise qui a mis fin en décembre à la procédure d’extradition du cinéaste vers les Etats-Unis, une procédure initiée par un procureur américain, ont-ils également fait valoir à l’AFP.

Si le juge Gordon de Los Angeles reconnaît l’accord amiable et le refus d’extradition de la Cour polonaise, “Roman peut venir à Los Angeles et au tribunal sans craindre d’être détenu”, souligne Harland Braun, à l’AFP.

Arrestation en Suisse

Le cinéaste franco-polonais est accusé d’avoir drogué, fait prendre de l’alcool et violé Samantha Gailey en Californie lors d’un reportage photos. Il a reconnu une relation sexuelle avec elle mais dément l’avoir violée.

L’affaire a rebondi ces huit dernières années. Après plusieurs décennies passées en France, où il réside, Roman Polanski a été brutalement rattrapé par son passé 26 septembre 2009.

Arrêté à Zurich en vertu d’un mandat international lancé par la justice américaine, il passe deux mois en prison en Suisse, puis huit mois assigné à résidence dans son chalet à Gstaad (BE). En juillet 2010, la Confédération rejette la demande d’extradition des Etats-Unis.

Nouveau rebondissement à l’automne 2014, quand Roman Polanski est interpellé à Varsovie. La Pologne refuse son extradition mais, fin mai 2016, le pouvoir conservateur rouvre la procédure, qui sera finalement close par la Cour Suprême en décembre dernier.

A la fin janvier, le cinéaste franco-polonais a renoncé à présider la prochaine cérémonie des César, le 24 février, devant la polémique suscitée auprès des associations féministes par sa nomination.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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