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Pour le climat, gare aux réserves d’énergies fossiles (rapport)

Les investissements dans de nouveaux sites prévus pour ces 20 prochaines années s'élèvent à 14'000 milliards de dollars, selon des chiffres de l'industrie. KEYSTONE/EPA/NIGEL MARPLE / GREENPEACE / HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Il faudra écourter l’exploitation des réserves de pétrole, gaz et charbon en cours, si le monde veut parvenir à contrôler le déréglement du climat. C’est la mise en garde d’un rapport publié jeudi.

La production attendue des champs et mines exploités représente, sur toute leur durée de vie restante, un potentiel d’émissions de gaz à effet de serre tel qu’elle viendrait crever la limite des +2°C de réchauffement que le monde s’est fixé à Paris fin 2015.

Cette analyse, basée sur des données industrielles et produite par le centre de recherche Oil Change International, est publiée au lendemain d’une assemblée générale de l’ONU où le climat a de nouveau occupé une bonne place.

L’accord de Paris vise à contenir le réchauffement sous les +2°C par rapport au niveau pré-industriel, et même sous 1,5° si possible. 60 pays l’ont déjà ratifié.

Nouveaux gisements exclus

Or, sans même le charbon, la combustion des seules réserves de pétrole et de gaz actuellement exploitées suffirait à nous faire passer la limite des 1,5, prévient le rapport de 60 pages. Et ces “réserves développées” ne représentent qu’environ 30% des réserves exploitables au niveau mondial.

“Si le monde veut vraiment tenir les objectifs fixés à Paris, les gouvernements doivent mettre un terme à l’expansion de l’industrie des énergies fossile,” souligne Stephen Kretzmann, le directeur d’Oil Change International.

Ce qui signifie ne plus développer de nouveaux gisements, et interrompre la production de sites actuellement en opération avant qu’ils aient été totalement exploités.

Car “une fois l’opération d’extraction engagée, c’est un encouragement à continuer afin de rentabiliser l’investissement et réaliser des profits,” explique l’auteur principal du rapport, Greg Muttitt : et voilà comment les émissions se trouvent “verrouillées”.

14’000 milliards d’investissements

Les investissements dans de nouveaux sites prévus pour ces 20 prochaines années s’élèvent à 14’000 milliards de dollars, selon des chiffres de l’industrie.

Les plus gros projets se situent notamment aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Inde, en Russie, au Qatar et en Iran, liste l’analyse. Pour le charbon, l’énergie la plus polluante, l’Australie et l’Inde ont des projets faramineux.

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