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Pour le reporter Deniz Yücel, Ankara dérive vers le fascisme

Pour le journaliste Deniz Yücel, la Turquie vit sous un "régime de peur" et même ses gardiens de prison ont peur de mal agir (archives). KEYSTONE/AP dpa-Zentralbild/KARLHEINZ SCHINDLER sda-ats

(Keystone-ATS) Le journaliste germano-turc détenu par Ankara depuis février dernier, Deniz Yücel, accuse le président turc Recep Tayyip Erdogan de soumettre la société entière à un “régime de peur”. Il estime que la Turquie dérive actuellement vers le fascisme.

Pour le reporter, même ses gardiens de prison ont peur de mal agir. “Un régime de peur ne vise pas seulement les opposants, mais touche aussi les membres de l’appareil de répression.” Selon lui, Erdogan est celui qui a le plus à craindre. “Il sait à quoi s’attendre s’il perd le pouvoir, et c’est pourquoi il soumet la société entière à un régime de peur”.

Ce correspondant du journal Die Welt, âgé de 44 ans, tient ces propos dans une longue interview accordée au journal allemand Die Tageszeitung, à paraître samedi. Les autorités turques l’ont arrêté le 14 février pour propagande en faveur d’une organisation terroriste, lors de la vague d’arrestations déclenchée par le coup d’Etat manqué de juillet 2016.

M. Yücel explique dans l’interview qu’il est toujours en cellule d’isolement à la prison de Silivri, à l’ouest d’Istanbul. “Le confinement solitaire, c’est de la torture.”

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