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Poutine affiche son soutien à Erdogan après le putsch avorté

Recep Tayyip Erdogan a remercié de manière appuyée son "ami" Vladimir Poutine, avec lequel il partage désormais ses critiques véhémentes de Washington. KEYSTONE/AP/ALEXANDER ZEMLIANICHENKO sda-ats

(Keystone-ATS) Vladimir Poutine a apporté son soutien mardi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, en visite en Russie. Souhaitant qu’il parvienne à ramener l’ordre en Turquie après la tentative de putsch, il entend rétablir des relations avec son ancien partenaire commercial.

La visite du président turc à Saint-Pétersbourg illustre un rapprochement entre Ankara et Moscou. Celui-ci intervient après neuf mois de crise diplomatique et alors que les purges qui ont suivi le putsch raté ont jeté un froid sur ses relations avec l’Europe et les Etats-Unis.

Vladimir Poutine, un des premiers dirigeants étrangers à avoir appelé Recep Tayyip Erdogan après le putsch, a saisi l’occasion pour tourner la page des tensions nées de la destruction par la chasse turque d’un bombardier russe l’année dernière près de la frontière syrienne.

“Je veux exprimer mon espoir que sous votre direction, le peuple turc surmonte ce problème (les conséquences du putsch) et que l’ordre et le respect de la Constitution soient restaurés”, a déclaré le président russe à son hôte.

Pour sa part M. Erdogan a remercié de manière appuyée son “ami”, avec lequel il partage désormais ses critiques véhémentes de Washington.

Rétablir des relations solides

En accueillant le président Erdogan dans un palais de la Russie tsariste à Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a également affiché sa volonté de rétablir des relations solides avec son ancien partenaire commercial.

A l’issue de leur rencontre, qualifiée de “constructive” et “franche”, le président russe a toutefois dit s’attendre à un “travail difficile pour “réanimer” la coopération économique” entre leurs deux pays, vu la forte baisse subie par les échanges commerciaux entre les deux pays ces derniers mois.

Le ministre russe de l’Economie, Alexeï Oulioukaïev, a annoncé de son côté que la Russie pourrait recommencer à importer des produits alimentaires turcs avant la fin de l’année. Il a prévenu que rétablir le niveau des échanges commerciaux pourrait prendre jusqu’à deux ans.

Projets relancés

La coopération sera accrue dans le domaine de la défense, tandis qu’un certain nombre de projets seront relancés: la centrale nucléaire d’Akkuyu qui doit être construite en Turquie par la Russie et le projet de gazoduc TurkStream qui doit permettre à la Turquie de recevoir davantage de gaz russe, a déclaré le président turc.

La Turquie souffre également de la baisse de la fréquentation touristique russe. Le nombre de Russes se rendant en Turquie a chuté de 87% sur les six premiers mois de l’année. La reprise des vols charters vers la Turquie, arrêtée dans le cadre des sanctions, devrait pouvoir s’organiser dans un proche avenir, a déclaré Vladimir poutine.

Des solutions pour la Syrie

Ce dernier a également assuré que les deux Etats s’étaient mis d’accord pour discuter plus longuement de la guerre en Syrie et chercher ensemble des solutions. Cela alors que Moscou soutient le président Bachar al Assad, contrairement à Ankara.

“Je crois qu’il est possible d’aligner nos perspectives et approches”, a déclaré le président russe.

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