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Présidentielle brésilienne: le candidat d’extrême droite poignardé

Jair Bolsonaro a été frappé à l'abdomen avec un couteau alors qu'il était porté par ses partisans dans les rues de Juiz de Fora. KEYSTONE/EPA EFE/RAYSA LEITE sda-ats

(Keystone-ATS) Le député brésilien d’extrême droite, Jair Bolsonaro, en tête des sondages en vue de l’élection présidentielle brésilienne d’octobre, a été poignardé jeudi en pleine réunion électorale à Juiz de Fora. Grièvement blessé, il a été opéré et son état est stable.

M. Bolsonaro, 63 ans, a “une lésion à l’abdomen qui a été provoquée par un instrument tranchant”, a annoncé l’hôpital, où il a été opéré. Les médecins ont précisé que le député avait “trois perforations graves à l’intestin” ayant provoqué une hémorragie interne. Il a subi une colostomie.

Jair Bolsonaro va passer au moins une semaine, peut-être dix jours, à l’hôpital et pourrait mettre deux mois à se remettre de ses blessures. Selon le fils du candidat, le député a été blessé au foie, au poumon et aux intestins. “Il a perdu beaucoup de sang, il est arrivé à l’hôpital (…) presque mort. Son état semble s’être stabilisé”, a-t-il écrit sur Twitter.

Des images télévisées ont montré M. Bolsonaro, juché sur les épaules de sympathisants lors d’un bain de foule, recevant un coup violent sous le thorax. Il s’est effondré en arrière avec une grimace de douleur, avant d’être rapidement évacué.

“Sur l’ordre de Dieu”

La police de la ville a annoncé avoir arrêté un suspect, qui souffrirait de troubles mentaux. L’homme de 40 ans a été placé en détention. Il dit avoir agi “pour raisons personnelles” et “sur l’ordre de Dieu”, selon un rapport préliminaire de la police militaire.

Le suspect était affilié au parti socialisme et liberté de 20007 à 2014, a précisé le parti. “Nous ne savons pas s’il s’agit d’un acte politique”, a expliqué un porte-parole de la police.

Ex-capitaine de l’armée, Jair Bolsonaro est un personnage controversé, habitué des saillies racistes, misogynes et homophobes. Il a vanté publiquement les mérites de la dictature militaire au Brésil (1964-1985), dont il a regretté par le passé qu’elle n’ait pas tué plus de monde à l’époque de la dictature.

Elu député depuis près de trois décennies, il a aussi déclaré à maintes reprises que la police devrait être autorisée à ouvrir le feu sans limites sur les trafiquants de drogue et autres criminels. Il doit prochainement comparaître devant la cour suprême pour incitation à la haine et au viol.

Jair Bolsonaro, membre du petit parti social-libéral (PSL), était crédité de 22% des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle par un sondage publié mercredi. Il serait toutefois battu par la quasi-totalité de ses adversaires au second tour.

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