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Première mondiale: Solar Impulse a réussi son vol de nuit

(Keystone-ATS) Berne – Solar Impulse a atterri jeudi à 09h00 sur l’aérodrome de Payerne (VD), après 26 heures de vol. L’avion solaire initié par Bertrand Piccard a réussi son pari: voler toute une nuit grâce à l’énergie solaire emmagasinée durant la journée. Une première mondiale.
L’engin de 64 mètres d’envergure s’est posé comme une fleur sous les yeux de quelque 350 spectateurs enthousiastes. Le pilote André Borschberg a été accueilli au sol par Bertrand Piccard, qui a aidé à ouvrir le cockpit.
En confiance
Acclamé par son équipe et par le public, le héros du jour a expliqué qu’il avait passé “une nuit extraordinaire”. Il a pris quelques minutes de repos avant d’affronter la presse venue du monde entier.
“Oui, je suis fatigué, oui, je suis heureux. Grâce à l’équipe, je me suis senti vraiment en confiance. Le vol a été incroyablement serein, à part une ou deux difficultés”, a-t-il déclaré sur le tarmac, faisant notamment allusion à l’eau de boisson qui a gelé dans le cockpit pendant la nuit.
Preuve établie
Lors de la conférence de presse qui a suivi, Bertrand Piccard a souligné qu’André Borschberg ne s’est pas posé parce qu’il le devait, mais parce que la preuve était faite qu’un avion solaire pouvait voler de jour et de nuit sans carburants ni émissions polluantes.
Les batteries ont emmagasiné plus d’énergie qu’espéré pendant la journée. Le vol de nuit en a consommé moins que prévu, balayant les craintes émises la veille quant à un vol raccourci d’une heure, a relevé Bertrand Piccard. ” Nous aurions pu poursuivre pendant six heures”, s’est-il réjoui.
“Une étape cruciale a été franchie. Elle permet de donner du crédit au discours que nous tenons depuis onze ans en faveur des énergies renouvelables”, a souligné pour sa part André Borschberg.
Musique d’avenir
Selon les deux hommes, le vol s’est “extrêmement bien passé, dans des conditions météo de rêve”. Le prototype s’est élevé à près de 9000 mètres d’altitude. Il a atteint une vitesse maximale de 126 km/h pour une moyenne de 43 km/h, faisant des allers-retours au-dessus de la Broye et de la chaîne du Jura.
Les données devront maintenant être analysées avec précision. Pour la suite, l’équipe ne sait pas encore si la réalisation d’un vol de 36 heures comprenant un cycle complet jour-nuit-jour sera nécessaire. “Nous sommes aux portes du vol perpétuel”, s’est réjoui Bertrand Piccard.

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