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Prières en mémoire des victimes du pogrom de Kielce en 1946

Le grand rabbin de Pologne Michael Schudrich a récité des prières aux morts pour honorer les victimes du pogrom de Kielce (archive). KEYSTONE/AP/ALIK KEPLICZ sda-ats

(Keystone-ATS) Un kaddish, prière juive pour les morts, et des prières chrétiennes ont été récités dimanche à la veille de la commémoration du pogrom de Kielce de 1946. Une quarantaine de juifs avaient alors été tués, plus d’un an après la défaite du nazisme.

Les habitants de Kielce ont participé à la Marche de mémoire et de prière organisée depuis dix-sept ans sur les lieux de ces événements tragiques, notamment via la rue Planty 7/9. C’est à cet endroit que les massacres ont été commis.

Les noms des victimes ont été lus devant cette maison ornée aujourd’hui de trois photos géantes de juifs tués lors du pogrom. Et le grand rabbin de Pologne Michael Schudrich a récité des prières aux morts.

Innocents tués

La Pologne doit se souvenir non seulement des pages glorieuses de son histoire, mais “également des événements qu’il faut condamner. Le pogrom de Kielce dont nous nous souvenons aujourd’hui en est un”, a écrit la Première ministre Beata Szydlo dans une lettre lue dimanche devant les participants aux commémorations.

“Il y a 70 ans, peu après la guerre meurtrière et le drame de l’Holocauste, à Kielce le sang des innocents avait de nouveau coulé”, a déclaré Mme Szydlo. “Cette tragédie fait encore l’objet d’études par les historiens. Mais aucune provocation ne peut être une justification de la haine et de la violence.” Une provocation des services secrets communistes est l’une des thèses souvent évoquées par les historiens polonais.

Rumeur de meurtre rituel

Poussés par une rumeur de tentative de meurtre rituel sur un garçon polonais de sept ans, des membres de la police communiste, des soldats polonais et de simples ouvriers de l’aciérie voisine ont attaqué, le 4 juillet 1946, une maison au 7/9 rue Planty. Elle était occupée par des juifs de passage.

La plupart des victimes revenaient d’Union soviétique. Quatre d’entre-elles sortaient du camp nazi d’Auschwitz-Birkenau, situé en territoire polonais.

Lors de procès sommaires, neuf personnes sont condamnées à mort. Les autorités tentent d’attribuer la tuerie à la résistance anticommuniste.

Plaque commémorative

Lundi, des cérémonies officielles auront lieu en présence du président polonais Andrzej Duda. Samedi, une plaque commémorative a été inaugurée sur la maison rue Planty 7/9 avec des citations du pape Jean Paul II et du pape François sur le pogrom.

Avant la guerre, un habitant de Kielce sur quatre était juif. Sur ces 20’000 personnes, un demi-millier seulement ont survécu à l’Holocauste perpétré par les nazis, selon les calculs des historiens.

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