Des perspectives suisses en 10 langues

Procès BCGE: le procureur pour des peines pécuniaires avec sursis

(Keystone-ATS) Le procureur Jean-Bernard Schmid a requis mardi à Genève des peines pécuniaires avec sursis à l’encontre des trois accusés du procès en appel de la débâcle de la BCGE. Il a réclamé leur condamnation pour faux dans les titres et gestion déloyale aggravée.

Le magistrat a demandé 180 jours-amende à 400 francs la journée pour l’ex-directeur général de la Banque cantonale de Genève (BCGE) Marc Fues et une peine de 120 jours-amende à 260 francs contre l’ancien président de l’établissement Dominique Ducret ainsi que l’ex-dirigeant René Curti. Les prévenus plaident leur acquittement.

Multiples recours

Concernant la lourdeur de la procédure, qui dure depuis plus de 10 ans, M. Schmid a lancé aux accusés: “Vous y avez largement contribué en tentant de récuser tout le monde et en déposant près d’une centaine de recours”. Le magistrat a pointé du doigt la responsabilité des prévenus. “C’était vous les chefs, les patrons, c’était vous qui deviez savoir quoi faire”, a-t-il insisté.

Le représentant du Ministère public a reproché aux trois anciens dirigeants de la BCGE “d’avoir bricolé les comptes” de l’établissement à la fin des années nonante pour que la banque puisse continuer ses activités et ne soit pas mise en faillite.

Sauvée par l’Etat

Selon M.Schmid, la banque avait sous-provisionné ses risques. L’expertise commandée par la justice parle par exemple d’un manque de quelque 900 millions de francs pour l’exercice 1998. Au lieu d’afficher un bénéfice comme ce fut le cas cette année-là, l’établissement aurait dû communiquer une énorme perte.

En tant que responsables de la BCGE, il vous fallait déposer le bilan et prendre des mesures d’assainissement a poursuivi le procureur. Mais les accusés ont poursuivi une gestion “qui ressemblait à une fuite en avant”, aggravant du même coup la situation de la banque.

La BCGE est sauvée dans l’urgence par l’Etat de Genève en 2000. L’établissement est nettoyé de ses crédits pourris qui sont transférés dans une fondation soumise au contrôle des autorités. Au final, l’opération coûtera au canton environ 2,3 milliards de francs.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision