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Procès d’une Australienne qui dirigeait une clinique de GPA

Le Cambodge offrait pour les futurs parents des prix très bas, par rapport aux Etats-Unis notamment. KEYSTONE/AP/PETROS GIANNAKOURIS sda-ats

(Keystone-ATS) Une infirmière australienne accusée d’avoir dirigé au Cambodge une clinique spécialisée dans la gestation pour autrui (GPA) a nié les faits mardi à l’ouverture de son procès. Celui-ci est le premier du genre dans ce pays d’Asie du Sud-Est.

Le commerce des mères porteuses s’était très rapidement développé ces derniers mois au Cambodge après l’interdiction de la pratique dans la Thaïlande voisine en 2015. Avant que le gouvernement n’interdise ce mode de procréation.

L’infirmière jugée, 49 ans, avait été arrêtée en novembre 2016 à Phnom Penh, à peine deux semaines après l’interdiction. Elle est soupçonnée d’avoir recruté des femmes et falsifié des documents pour obtenir des certificats de naissance pour les nouveaux-nés.

8000 dollars

Elle a nié mardi tout rôle d’organisatrice, disant avoir simplement pratiqué des soins aux femmes enceintes. Les futurs parents “ont trouvé la clinique” tout seuls, a-t-elle affirmé devant la cour, niant également avoir recruté des Cambodgiennes.

L’infirmière, qui travaillait auparavant dans une clinique spécialisée dans les GPA en Thaïlande, a confirmé en revanche avoir reçu 8000 dollars de chaque couple.

Deux mères porteuses venues témoigner mardi ont affirmé de leur côté avoir reçu 10’000 dollars de l’infirmière. “Je ne connais pas le nom du père, mais je sais qu’il a emmené le bébé”, a expliqué Mith Sithorn, qui a accouché d’une petite fille l’an passé.

Le Cambodge offrait pour les futurs parents des prix très bas, par rapport aux Etats-Unis notamment, et en l’absence de régulation, les cliniques acceptaient les couples homosexuels comme les célibataires.

Bébé trisomique abandonné

En Thaïlande, plus de 100 cliniques spécialisées dans la GPA s’étaient développées grâce à un flou juridique. Mais après plusieurs scandales, la junte militaire au pouvoir a légiféré.

En août 2014, un couple australien avait choqué la planète en abandonnant en Thaïlande un petit garçon trisomique, nommé Gammy, à sa mère âgée de 21 ans, et en emmenant en revanche avec lui sa soeur jumelle, Pipah, elle en bonne santé.

Quelques semaines plus tard, le royaume découvrait le scandale de “l’usine à bébés”: un riche Japonais avait eu recours à des mères porteuses en série.

Le Laos prend la relève

Récemment, le Laos semble le nouveau pays de la région où se développe cette pratique. En avril, un homme qui tentait de faire passer en contrebande des flacons de sperme a été arrêté à la frontière entre la Thaïlande et le Laos.

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