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Procès en RDC: Bemba accusé d’avoir “permis” des centaines de viols

(Keystone-ATS) La Haye – L’ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC) Jean-Pierre Bemba a été accusé ce lundi d’avoir “permis sciemment” à sa milice de commettre des centaines de viols en Centrafrique. Son procès s’est ouvert ce lundi devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.
L’opposant congolais, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2006 en RDC, est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, à savoir des viols, pillages et meurtres.
Cinq mois durant, les troupes du Mouvement de libération du Congo (MLC) ont, selon l’accusation, violé des femmes, des enfants, des hommes et des vieillards. Ils ont en outre pillé et tué ceux qui leur opposaient une résistance.
“Les viols massifs n’étaient pas seulement sexuellement motivés, c’étaient des crimes de domination et d’humiliation contre les femmes mais aussi contre les hommes qui avaient de l’autorité”, a asséné le procureur.
Ces délits ont été commis en 2002 et 2003 par sa milice du Mouvement de libération du Congo (MLC) en Centrafrique, où elle soutenait les troupes du président Ange-Félix Patassé, victime d’une tentative de coup d’Etat du général François Bozizé.
Selon le procureur de la CPI, l’Argentin Luis Moreno-Ocampo, “Jean Pierre Bemba était le commandant militaire avec l’autorité effective et le contrôle des troupes qui ont commis les crimes”.
Il a souligné que M. Bemba avait créé sa milice de 1500 hommes, “pour gagner de l’argent et du pouvoir (…). C’est l’essentiel pour nous: on ne gagne pas d’argent ou du pouvoir en commettant des atrocités. On va en prison”, a-t-il ajouté.
L’accusé de 48 ans, forte corpulence sous un costume marine et une cravate bleu ciel, est resté impassible pendant la lecture des charges qui pèsent contre lui. Il risque la réclusion à perpétuité.
“M. Jean-Pierre Bemba Gombo a parfaitement compris (…) et plaide non coupable”, a répondu à cinq reprises son avocat, Me Nkwebe Liriss, s’adressant à la présidente Sylvia Steiner qui lui demandait si l’accusé avait “bien compris” les cinq charges pesant contre lui.

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