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Proche-Orient: soutien aux deux Etats réaffirmé

"La perspective de deux Etats est en grave danger. Nous approchons d'un point de non-retour au-delà duquel elle ne sera plus possible", a mis en garde le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault. KEYSTONE/EPA AFP POOL/STEPHANE DE SAKUTIN / POOL sda-ats

(Keystone-ATS) La communauté internationale a réaffirmé vendredi son soutien à deux Etats israélien et palestinien. Elle a promis de convaincre les deux parties de reprendre les négociations, malgré l’hostilité affichée d’Israël à toute ingérence autre qu’américaine sur ce dossier.

“La perspective de deux Etats est en grave danger. Nous approchons d’un point de non-retour au-delà duquel elle ne sera plus possible”, a mis en garde le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault à l’issue d’une réunion internationale sur le Proche-Orient à Paris.

“Il faut agir en urgence pour préserver cette solution, la réanimer avant qu’il ne soit trop tard”, a-t-il exhorté. Il a répété la volonté de la France d’organiser une conférence avec les Israéliens et les Palestiniens d’ici la fin de l’année.

Une trentaine de ministres et représentants de pays arabes et occidentaux, de l’ONU et de l’Union européenne, ont participé à la réunion parisienne. La Suisse était représentée par Didier Burkhalter. Les deux principaux intéressés, qui n’ont pas eu de négociations directes depuis 2014, n’étaient pas conviés.

“Statu quo pas tenable”

Dans le communiqué final, les participants ont réitéré que “le statu quo n’était pas tenable”. Ils se sont dit “alarmés” par la situation sur le terrain, citant “la poursuite des actes de violence et des activités de colonisation”.

Ils ont cité les textes internationaux de référence, particulièrement les résolutions de l’ONU comme bases de négociations.

A ce sujet, l’initiative arabe de 2002 envisageant la normalisation des relations avec Israël et un retrait israélien des Territoires palestiniens reste la meilleure base pour aboutir à la paix, a estimé le chef de la diplomatie saoudienne Adel Al-Jubeir.

Les annonces concrètes sont toutefois restées très limitées. M. Ayrault a proposé de “lancer un travail” sur les incitations possibles en matière économique, de coopération et de sécurité régionale, pour convaincre les parties de revenir à la table des négociations.

“Occasion manquée”

Cette réunion est “une occasion manquée” qui ne fait qu'”éloigner les perspectives de paix”, a réagi le ministère israélien des Affaires étrangères. “Elle restera dans l’Histoire comme n’ayant eu d’autre effet que de durcir les positions palestiniennes”, a dit dans un communiqué le porte-parole du ministère Emmanuel Nahshon.

Pour le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), la réunion de Paris est au contraire “une étape très importante”.

“Le message qu’elle envoie est clair: si l’on permet à Israël de poursuivre ses politiques de colonisation et d’apartheid en Palestine occupée, l’avenir sera à plus d’extrémisme et de sang versé, plutôt qu’à la coexistence et à la paix”, a résumé Saëb Erakat. Il a insisté une nouvelle fois sur une “approche multilatérale”, alors qu’Israël plaide pour des entretiens bilatéraux.

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