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Pyongyang ne donne pas de signe d’ouverture, affirme l’ONU

(Keystone-ATS) Les autorités de Pyongyang ne donnent pas de signe d’ouverture, avertit le rapporteur de l’ONU pour la Corée du Nord Marzuki Darusman. Un an après le rapport accablant de la commission d’enquête, il ne constate aucun signe de progrès sur le terrain.

Si les autorités nord-coréennes ont fait temporairement quelques gestes à l’égard des organes de l’ONU, ces gestes ne se sont finalement pas concrétisés et n’ont pas porté leurs fruits, affirme dans son rapport publié lundi à Genève l’expert de l’ONU. Une invitation lancée au Haut Commissaire aux droits de l’homme et une rencontre avec le rapporteur de l’ONU en octobre n’ont pas eu de suites.

Pyongyang avait posé deux conditions au dialogue, la suppression de deux passages d’une résolution, l’un sur la responsabilité des dirigeants nord-coréens dans les crimes contre l’humanité dénoncés par la commission d’enquête et l’autre sur la nécessité de saisir la Cour pénale internationale (CPI) de ces crimes.

Retrait des invitations

Faute d’avoir obtenu gain de cause lors de l’adoption de la résolution le 18 novembre par l’Assemblée générale de l’ONU, Pyongyang a indiqué en décembre qu’il suspendait le dialogue et retirait ses invitations au Haut Commissaire et au rapporteur spécial à se rendre dans le pays. “Cette décision est très regrettable”, affirme dans son rapport M. Darusman.

La commission d’enquête a révélé il y a un an la gravité et l’ampleur des crimes commis par le régime communiste, mais Pyongyang a tout fait pour torpiller la crédibilité de son travail, indique Marzuki Darusman. “Malheureusement la situation n’a pas changé depuis la publication des conclusions de la commission”, constate l’expert, également membre de la commission présidée par l’Australien Michael Kirby.

Projet de conférence sur les disparus

Le rapporteur indique qu’il s’efforce de mettre en place une stratégie visant à “maintenir la dynamique et la visibilité de la question des disparitions forcées et enlèvements sur le plan international”. Pour ce faire, il faut “maintenir des pressions continues et ciblées sur les autorités de Corée du Nord afin de résoudre la question à la satisfaction des victimes, des familles et de la communauté internationale”.

Le rapporteur de l’ONU propose la réunion d’une conférence internationale sur les disparus, estimés à 200’000 (Sud-Coréens, Japonais, Chinois) par la commission d’enquête depuis les années 50.

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