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Quelque 55’000 personnes à la fête du cheval à Saignelégier (JU)

Le président de la Confédération Alain Berset (à gauche) assistait dimanche au Marché-Concours de chevaux de Saignelégier (JU) en compagnie du président du Gouvernement jurassien David Eray. KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) Quelque 55’000 personnes ont assisté ce week-end au Marché-Concours de Saignelégier (JU) avec le canton de Fribourg comme hôte d’honneur. La fête du cheval a aussi servi de tribune pour évoquer la Question jurassienne et l’élevage du cheval de race franches-montagnes.

“C’est une excellente édition” a souligné le chargé de communication de la manifestation, Philippe Aubry. “Les Fribourgeois étaient là en nombre et ont présenté des animations très appréciées du public”, a-t-il ajouté en relevant les parfaites conditions météorologiques qui ont régné de vendredi à dimanche.

Les moments forts de la 115e édition ont été comme chaque année le cortège folklorique, la grande parade des chevaux et les courses campagnardes. Des milliers de personnes venues de Suisse mais aussi de l’étranger avaient envahi le chef-lieu franc-montagnard dès le matin pour assister à cette grand-messe du cheval.

L’hôte d’honneur s’est présenté sous le slogan “Fribourg, le bonheur en plus”. Lors du grand défilé folklorique, le canton a illustré ses spécificités comme le HC Fribourg-Gottéron, la bénichon ou le carnaval au travers d’une vingtaine de tableaux.

Le canton de Fribourg dispose d’une grande tradition équestre. Il possède dix syndicats et associations actives dans ce domaine. Il compte plus de 6600 chevaux pour des activités d’élevage et sportives dont 1658 de race franches-montagnes.

Appel au Conseil fédéral

Cette manifestation qui mêle kermesse et marché agricole marque aussi la rentrée politique dans le canton du Jura. Le président du gouvernement jurassien David Eray a ainsi profité de la présence du président de la Confédération Alain Berset pour demander au Conseil fédéral de s’impliquer davantage dans le dossier de Moutier (BE).

“Le Conseil fédéral doit vraiment réaliser que les tergiversations sur ce dossier pourraient plonger la région dans un climat que nous ne voulons plus revivre” a déclaré le ministre jurassien au cours de la partie officielle. Depuis le vote du 18 juin 2017, le transfert de Moutier dans le Jura est au point mort en raison des recours.

Pour le ministre jurassien, il est grand temps que la Confédération agisse et fasse entendre sa voix. “Il est primordial que le Conseil fédéral soit conscient des conséquences que représenterait une annulation du vote que certains dans le camp bernois réclament sans aucun fondement” a lancé David Eray.

Interpellé, le chef du Département fédéral de l’intérieur a joué la carte de la diplomatie en expliquant que les choses devaient avancer dans les meilleures conditions possibles. “Nous souhaitons que des décisions soient prises”, a ajouté Alain Berset en rappelant que la Confédération accompagne le processus avec la conférence tripartite.

Cheval de la race franches-montagnes

Autre sujet de préoccupation des autorités jurassiennes, l’avenir du cheval franches-montagnes, seule race indigène. Le ministre David Eray a plaidé pour un renforcement des mesures de soutien à sa commercialisation. Il a aussi dénoncé les facilités offertes aux importateurs qui s’apparentent à un marché libre.

“Notre pays doit protéger ses éleveurs en prenant des mesures, premièrement aux frontières, deuxièmement dans le pays”, a expliqué le président du gouvernement jurassien. Alain Berset s’est dit conscient de la situation difficile. “Je partirai du Marché-Concours avec une oreille attentive pour vos préoccupations”, a-t-il promis à l’intention des éleveurs.

Dossier européen

En revanche, le président de la Confédération n’a pas souhaité se prononcer sur le dossier européen et notamment la décision des syndicats de ne pas participer aux discussions sur les mesures d’accompagnement. Il n’a pas non plus précisé si ce sujet serait abordé lors de la prochaine séance du Conseil fédéral mercredi.

“C’est un dossier qui nous accompagne, et nous allons maintenant attendre les prochaines séances du Conseil fédéral pour échanger sur ces questions”. “C’est clair que la question européenne reste un dossier sur la table du Conseil fédéral durant les semaines et les mois qui viennent”, a brièvement expliqué Alain Berset.

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