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Répétition générale pour la crémation de Bhumibol

Le moindre détail a été soigné samedi à Bangkok en prévision de la crémation de jeudi KEYSTONE/EPA/NARONG SANGNAK sda-ats

(Keystone-ATS) Chariots dorés, colonnes de militaires en uniformes, garde montée… La grande répétition générale pour la crémation du roi de Thaïlande a été organisée samedi pour régler au millimètre une cérémonie censée souligner le statut quasi divin des rois de ce pays.

Le grand jour de la crémation du roi Bhumibol Adulyadej, auquel conseillers du palais, généraux et artisans se préparent depuis des mois, approche enfin. La dépouille du monarque, mort un an plus tôt, sera transporté jeudi en grande pompe du palais vers un somptueux crématorium doré.

Des artisans y travaillent depuis des mois, sculptant bois précieux et créatures des mythologies hindoues ou bouddhistes. Au total, plus de 500 de ces créatures et animaux entourent le site, censé représenté le mont Meru, le centre de l’univers pour les bouddhistes et les hindouistes.

“Les cérémonies pour le roi sont considérées comme destinées à un demi-dieu” en Thaïlande, explique Eakkarak Limsunggas, le chef du département de la police chargé de faire respecter le protocole.

Ses troupes sont chargées de vérifier que spectateurs comme journalistes couvrant l’événement soient vêtus de costumes noirs sans signe de fantaisie.

Un règne de plus de 70 ans

Samedi, des milliers de Thaïlandais s’étaient déjà massés dans les rues entourant le palais pour assister à la répétition générale. “Après sa mort, les responsables de l’Etat ont dû travailler très dur pour cet événement, car c’est le premier que notre génération doit gérer”, résume dans la foule une Bangkokienne.

Comme la plupart des Thaïlandais, elle n’a jamais vécu que sous le règne du roi Bhumibol, qui détenait le record mondial du plus long règne, ayant passé plus de 70 ans sur le trône. Le roi avait notamment passé une partie de ses jeunes années à Lausanne.

En bonne place dans le cortège des répétitions, sous un soleil de plomb, marchait le chef de la junte, le général Prayut Chan-O-Cha, auteur du putsch de 2014 au nom de la défense de la monarchie, à une époque où l’état de santé du roi s’était déjà bien dégradé.

La princesse Sirindhorn, très aimée des Thaïlandais, a aussi marché. Mais son frère, le roi Maha Vajiralongkorn, loin d’avoir la popularité de son père, n’était pas visible lors de la répétition. C’est pourtant lui qui devra présider la cérémonie de crémation jeudi. Les funérailles débuteront officiellement mercredi déjà pour durer cinq jours. Quelque 250’000 personnes y sont attendues.

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