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Raids de l’aviation turque après une attaque meurtrière du PKK

(Keystone-ATS) Des chasseurs F-16 et F-14 de l’armée turque ont bombardé lundi une douzaine de cibles liées aux séparatistes du PKK. Ces raids font suite à l’attaque la plus meurtrière commise contre les forces de sécurité turques depuis la fin du cessez-le-feu, en juillet.

De nombreux “terroristes” du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués par ces frappes aériennes, a rapporté l’agence de presse turque Anatolie, sans donner de bilan précis.

Des unités des forces spéciales ont également été acheminées par hélicoptères dans les environs de Daglica, un secteur montagneux de la province d’Hakkari (sud-est), située à proximité de la frontière irakienne, où les combats se poursuivaient lundi.

C’est dans ce secteur que seize soldats turcs, selon un bilan de source militaire, ont péri dimanche dans l’attaque à l’explosif contre leur convoi militaire – le bilan le plus lourd pour l’armée turque depuis la fin du cessez-le-feu proclamé en 2012. Le PKK a de son côté affirmé lundi dans un communiqué qu’au total 31 soldats ont été tués lors de cette attaque et des combats qui ont suivi.

Une réplique “décisive”

Le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a convoqué dans la soirée une réunion de sécurité d’urgence à Ankara, en présence des principales autorités civiles et militaires du pays.

Lors d’un entretien en direct à la chaîne de télévision privée A Haber, le président Recep Tayyip Erdogan s’est dit lui “consterné” par l’attaque. “Les informations données par le chef de l’état-major sont de nature à nous attrister”, a-t-il déclaré.

“Les conditions météo n’étaient pas favorables dans cette zone. L’incident s’est produit lors d’un nettoyage. Une attaque à la mine a été commise”, a déclaré le chef de l’Etat, avant de promettre une réplique “très particulière et décisive”.

Escalade

Les violences ont repris fin juillet entre les rebelles du PKK et les forces de sécurité turques. Elles ont fait voler en éclats les discussions de paix engagées à l’automne 2012 par le gouvernement islamo-conservateur d’Ankara pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a fait quelque 40’000 morts depuis 1984.

Les attentats du groupe kurde et les opérations militaires de représailles se succèdent depuis à un rythme quotidien dans le pays. Deux policiers ont ainsi été tués dimanche lors d’affrontements avec des militants rebelles dans le district de Diyarbakir, la plus grande ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie.

Selon un bilan provisoire cité par la presse progouvernementale turque, les affrontements ont tué depuis fin juillet plus de 70 soldats, policiers ou gendarmes et un millier de rebelles.

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