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Remaniement à Caracas, Maduro nomme un nouveau vice-président

Le président du Venezuela Nicolas Maduro (centre) a nommé mercredi un nouveau vice-président, le gouverneur de l'Etat d'Aragua Tareck El Aissami (à droite). Ce dernier pourrait le remplacer en 2017 dans le cas d'une destitution, souhaitée par l'opposition. KEYSTONE/EPA EFE/MIRAFLORES PRESS/MIRAFLORES PRESS / HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Le président vénézuélien Nicolas Maduro a remanié son gouvernement mercredi. Il a nommé un économiste à deux postes clés ainsi qu’un nouveau ministre du Pétrole en vue de redresser le pays en pleine crise. Il a également choisi un nouveau vice-président.

Le gouverneur de l’Etat d’Aragua (centre) Tareck El Aissami succède à ce poste à Aristobulo Isturiz, 70 ans. Dans l’éventualité d’une destitution de Nicolas Maduro, réclamée de longue date par l’opposition, Tarek El Aissami sera chargé d’assurer l’intérim.

“J’ai désigné comme vice-président de la République le camarade Tareck El Aissami, qui assumera cette fonction en 2017-2018, avec sa jeunesse, son expérience, son engagement et son courage”, a annoncé M. Maduro. Il s’exprimait lors d’une réunion avec son gouvernement retransmise par la télévision publique.

M. El Aissami, 42 ans, ex-dirigeant estudiantin, avocat et criminologue, est l’un des dirigeants les plus influents du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), au pouvoir depuis 1999.

En 2005, il a été élu député à l’Assemblée national, puis le président Hugo Chavez (1999-2013) l’a nommé vice-ministre de la Sécurité civile entre 2007 et 2008. Il a ensuite pris la fonction de ministre des Relations intérieures et de la Justice, poste qu’il a occupé durant quatre ans à partir de 2008, avant de briguer la fonction de gouverneur d’Aragua.

Autres postes

L’économiste Ramon Lobo, député du Parti socialiste au pouvoir, se voit confier la double fonction de ministre des Finances et de vice-ministre de l’Economie. Il devient effectivement la première autorité économique du pays.

“Vous assurerez d’une main ferme la supervision de l’économie”, a dit Nicolas Maduro dans une annonce télévisée, saluant l’expertise de Ramon Lobo dans les questions budgétaires.

Nelson Martinez, jusqu’alors dirigeant du raffineur américain Citgo, est nommé pour sa part ministre du Pétrole. Il remplace Eulogio Del Pino, qui reste président de la compagnie pétrolière nationale PDVSA.

Le ministre du Pétrole est traditionnellement le représentant auprès de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), où le Venezuela défend depuis près de trois ans une réduction de la production.

Fréquents

Les remaniements ont été relativement fréquents au Venezuela depuis le décès du dirigeant socialiste Hugo Chavez en 2013 après quatorze années à la présidence. Les responsables du gouvernement sont pour l’essentiel issus du parti et n’entraînent habituellement pas de changement notable d’orientation.

La banque centrale vénézuélienne n’a pas publié de chiffres de croissance ni de l’inflation pour 2016. En février, l’institution avait fait état d’une hausse de 181% des prix à la consommation en 2015 et d’une contraction de 5,7% du PIB.

Référendum

La coalition de l’opposition, la Table de l’unité démocratique (MUD), qui est devenu majoritaire au parlement à l’issue des élections législatives de fin 2015, tente depuis des mois d’obtenir le départ de Nicolas Maduro. Elle le juge responsable de la grave crise économique et les pénuries qui ont engendré des violences dans le pays.

Elle réclame en particulier la reprise du processus pouvant mener à la convocation d’un référendum révocatoire du président Maduro, ou bien des élections anticipées. Mais le processus de referendum a été bloqué par la justice en 2016 et a peu de chances de se tenir avant le 10 janvier.

Or, selon le calendrier légal, même en cas de succès, un référendum révocatoire organisé après cette date ne provoquerait que le remplacement du président par son vice-président.

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