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Renaissance du jardin alpin de l’hôtel Weisshorn à St-Luc (VS)

(Keystone-ATS) Créé en 1885 par un botaniste genevois, le jardin alpin de l’hôtel Weisshorn revit sous les mains d’une paysagiste du village de St-Luc. Quelque 200 plantes avoisinent le vénérable hôtel perché à 2300 mètres d’altitude.

Redonner vie au jardin alpin conçu en 1885 par Henry Correvon: l’idée trottait dans la tête de Werner Fischer depuis quelques années déjà. Le propriétaire de l’hôtel Weisshorn a pu passer à l’action grâce à Sonia Martin, paysagiste, native de St-Luc et amoureuse du lieu.

Contrairement à Correvon, la Valaisanne mise uniquement sur les plantes alpines locales. Depuis 2011, elle en a récolté quelque 200 en sillonnant les alpages et gravissant l’un ou l’autre sommet de la région. “Le biologiste et botaniste René Stadelmann m’a aidée pour leur identification”, précise-t-elle.

Inauguré le 25 juillet

Gentiane, Arnica, Edelweiss, Orpin, Azalée, Saxifrage, Alchémille, Arolle, Genépi, Pied de chat, Bois gentil, Véronique, Pin à crochet et d’autres encore. Le visiteur découvre ces différentes plantes avec leur nom indiqué en latin, français et allemand. “Notre objectif à terme est d’en réunir 300”, indique Sonia Martin.

Le jardin alpin version 2015 sera inauguré samedi. Il s’étend sur 40 mètres carrés environ et occupe pratiquement le même endroit qu’il y a 130 ans.

A dos de mulet

Sonia Martin est aux petits soins de “son” jardin de juin à la mi-octobre environ. Il faut réparer les dégâts de l’hiver, désherber soigneusement, rechercher de nouvelles espèces ou encore aménager les divers biotopes. Sans oublier de cultiver le jardin potager attenant, dont les légumes et les herbes aromatiques sont destinés à la clientèle de l’hôtel.

Passionnante, la tâche est également ardue. Moins toutefois qu’en 1885, lorsque l’hôtel, construit en 1882, n’était accessible qu’à dos de mulet. Ce difficile accès semble être l’une des raisons qui ont poussé Henry Correvon à abandonner le jardin en 1887 déjà.

Petit-fils à la barre

Le but du botaniste genevois était de créer un laboratoire pour la production de graines. Le jardin du Weisshorn devait “servir à observer les modifications des espèces étrangères en fonction du lieu”, indique Brice Melly dans son ouvrage “Le jardin alpin de l’Hôtel Weisshorn”, illustré par Clotilde Rigaud.

“Mais dans un article de 1889 du Bulletin de l’Association pour la protection des plantes, Correvon explique qu’il a abandonné le jardin, car l’altitude trop élevée et le manque de surveillance directe rendaient l’exploitation impossible”.

Entre 1946 et 1952, Aymon Correvon entreprend de recréer le jardin conçu par son grand-père. Mais tout semble indiquer qu’il en abandonne l’exploitation quelques années plus tard.

Plus grands mais moins hauts

La plupart des jardins alpins en Suisse sont en général beaucoup plus grands, mais moins haut perchés que celui de l’hôtel Weisshorn, à 2337 mètres d’altitude. Flore-Alpe, à Champex (VS), lauréat du Prix Schulthess en 2007, se situe à 1520 mètres d’altitude.

Le jardin alpin du Pont de Nant, qui a célébré en 1991 son centième anniversaire, s’étend au coeur des Alpes vaudoises à 1260 mètres d’altitude. Quant aux jardins alpins La Rambertia aux Rochers-de Naye (VD), et l’Alpinum Schatzalp à Davos (GR), ils se situent respectivement à 1980 et 1900 mètres d’altitude.

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