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Reprise des bombardements sur la ville syrienne de Douma

"Quarante deux raids aériens ont touché plusieurs endroits de la ville de Douma, dont certains auraient été lancés par l'aviation russe", a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane (archives). KEYSTONE/AP Danny Makki sda-ats

(Keystone-ATS) Des frappes aériennes ont été menées vendredi sur la ville de Douma, dernier bastion tenu par les rebelles syriens dans la Ghouta orientale, ont rapporté la télévision publique syrienne et une ONG. Au moins 32 civils ont été tués.

Les bombardements semblent avoir été effectués par des avions russes, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) basée à Londres qui s’appuie sur un réseau d’informateurs en Syrie. Son directeur, Rami Abdel Rahmane, a fait état de la mort de 32 civils, dont sept enfants, et de 50 blessés.

“Les morts arrivent à l’hôpital en morceaux, nous n’arrivons même pas à les identifier. Il y a plus de 20 blessés, dont plusieurs sont dans un état critique”, raconte un médecin dans un hôpital local. “Le personnel médical est totalement débordé”, ajoute-t-il.

Selon l’agence officielle Sana, l’aviation syrienne a effectué des frappes en représailles à des “tirs de roquettes” de rebelles contre “plusieurs quartiers résidentiels aux abords de Damas, ayant tué une personne et blessé 15 autres”. Selon la télévision publique, des troupes de la Garde républicaine syrienne ont par ailleurs lancé vendredi une incursion à Douma.

Accord d’évacuation en suspens

Ces bombardements interviennent alors qu’un accord d’évacuation des rebelles de cette poche rebelle a achoppé jeudi sur des divisions internes au sein du groupe Jaich al-Islam. L’aile dure du mouvement refuse catégoriquement de quitter la ville.

Environ 20 bus affrétés par le régime de Bachar al-Assad ont pénétré dans la zone de Douma, avant de rebrousser chemin. Le groupe rebelle islamiste Jaich al-Islam, qui tient encore Douma, n’a jamais confirmé avoir conclu un tel accord d’évacuation.

Environ 4000 combattants et leurs familles ont pourtant déjà été transférés vers le nord de la Syrie depuis lundi. Mais la faction rebelle est restée murée dans un silence total, tiraillée entre les partisans et opposants à ce départ organisé.

Selon M. Abdel Rahmane, “l’ancien accord avec la Russie a été suspendu” jeudi, et des négociations “se poursuivent pour définir une nouvelle mouture”. Et de préciser qu'”il s’est avéré que sur les 10’000 combattants de Jaich al-Islam, plus de 4000 refusent catégoriquement de sortir”.

Appel de Macron

Parallèlement, le président français Emmanuel Macron a de nouveau demandé vendredi à son homologue russe Vladimir Poutine d’appeler Damas à faire cesser “l’escalade militaire” en Syrie, afin de protéger les civils, reprendre les négociations et prévenir toute résurgence du groupe Etat islamique (EI) dans la région.

Il a également “souhaité que le dialogue régulier et exigeant entre la France et la Russie permette, lors des prochaines échéances bilatérales, d’avancer de façon décisive vers une solution concertée sur la Syrie.”, a précisé l’Elysée dans un communiqué.

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