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Richemont a retrouvé la voie de l’embellie en 2017/2018

Après un exercice 2016/2017 où le bénéfice avait chuté de près de moitié, Richemont s'est repris durant la période 2017/2018 (archives). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Richemont a retrouvé la croissance lors de son exercice 2017/18, clos fin mars, avec un bénéfice net en hausse de 1% à 1,22 milliard d’euros (1,44 milliard de francs). L’Asie a porté le chiffre d’affaires du groupe genevois qui s’étend de 3% à près de 11 milliards.

En excluant l’impact des rachats exceptionnels de stocks pour environ 200 millions d’euros, les ventes auraient progressé de 7% à taux de change constants, a annoncé vendredi le groupe de luxe genevois. Cette phase de rééquilibrage est désormais achevée.

“Nous sommes contents avec les niveaux actuels” de volumes, a indiqué à la presse le directeur financier du numéro deux mondial du luxe Burkhart Grund. Mais Richemont estime cet environnement “sain” important pour pouvoir faire avancer les maisons, aussi bien sur les boutiques propres que les ventes plus larges ou en ligne.

Après un exercice 2016/2017 difficile, les indicateurs sont à nouveau plus positifs. “La forte performance” des ventes au détail en 2017/2018, qui ont progressé de près de 10%, reflète “une activité solide dans la joaillerie et l’horlogerie”, a relevé le président du conseil d’administration Johann Rupert. Même si la première a davantage contribué au succès des affaires.

Par régions, Richemont a obtenu une croissance de plus de 10% en Asie/Pacifique. Notamment en Chine continentale, à Hong Kong, en Corée et à Macao. M. Grund a mentionné une “forte demande” sur tous les segments.

Nouvelle marque horlogère pour Richemont

Cette situation est “partiellement liée aux taux de change” favorables dans cette zone, a estimé M. Grund. Contrairement à l’Europe, seule région où l’activité n’a pas progressé, où la force de l’euro et les conséquences pour le tourisme d’affaires ont affecté les ventes.

De son côté, le résultat d’exploitation a progressé de 5% à 1,84 milliard d’euros. Sans des charges exceptionnelles de 208 millions d’euros, il se serait même étendu de 10%. La marge opérationnelle avance à 16,8%. La trésorerie nette a reculé de près de 530 millions d’euros à 5,26 milliards et le conseil d’administration propose un dividende en hausse de 6% à 1,90 franc par action.

Ces résultats n’ont toutefois pas convaincu les analystes, qui s’attendaient à de meilleurs chiffres. Du coup, à la Bourse suisse, Richemont a chuté vendredi matin, son action perdant 7% vers 10h au sein d’un indice SMI orienté en légère baisse.

Côté maisons, l’activité récente a été dense pour le groupe genevois. Plusieurs entités horlogères ont changé de direction et une nouvelle marque d’entrée de gamme, Baume, a été lancée mardi. Avec des montres écologiques entre 500 et 1000 francs, celle-ci va cibler de nouveaux clients, s’est félicité le directeur opérationnel Jérôme Lambert. Ceux-ci seront “jeunes, sensibles à l’écologie et actifs sur le numérique”, a ajouté M. Grund.

Discussion sur le chef technologique

Autre indication liée aux nouvelles technologies, Richemont a annoncé cette semaine avoir réussi sa tentative de prise de contrôle du commerçant en ligne Yoox Net-a-Porter (YNAP). Le groupe souhaite encore arracher dans les prochaines semaines les 5% de l’actionnariat qui lui échappent encore au terme de l’offre publique d’achat, a insisté le directeur financier.

Une fois cette transaction consolidée, une réflexion sera menée cet été pour évaluer les convergences opérationnelles possibles. Seulement alors, la question d’un remplacement du directeur technologique Jean-Jacques Van Oosten sera examinée, a ajouté M. Grund.

Côté intelligence artificielle (ia) aussi, le groupe “regarde” les scénarios possibles, mais cette discussion reste à “une étape préliminaire”, dit-il. Aucun dispositif concret n’est à attendre prochainement.

Direction étendue à un nouveau membre

Vendredi, Richemont a en revanche annoncé le lancement d’un nouveau mandat pour renforcer encore la direction. Eric Vallat sera dès début juin en charge du segment maisons de mode et d’accessoires.

Pour 2018/2019, le groupe ne détaille pas de prévisions de croissance. L’année fiscale a démarré sur les mêmes situations observées ces derniers mois.

L’environnement de faibles taux d’intérêt a permis une levée de fonds bien accueilli par les investisseurs avec des obligations pour un montant de 4 milliards d’euros. Le groupe emploie au total plus de 28’000 personnes dans le monde, dont plus de 8000 en Suisse.

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