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Roche et Illumina poursuivent leur partie de barbichette

(Keystone-ATS) Le groupe américain Illumina et le bâlois Roche ne sont toujours pas d’accord quant au projet de rachat du premier par le second: la firme de San Diego réitère vigoureusement son refus. Ses dirigeants cherchent à faire monter les enchères, selon des observateurs.

Après un examen attentif, le conseil d’administration rejette à l’unanimité l’offre révisée. Celle-ci sous-valorise très nettement Illumina, écrit son président et patron Jay Flatley dans une lettre adressée lundi au président de Roche, Franz Humer.

Les responsables de la société californienne affirment aux actionnaires que l’acceptation de cette proposition n’est pas dans le meilleur de leurs intérêts et que Roche le sait pertinemment. Ils les exhortent à ne servir aucun titre.

Roche déçu mais confiant

Le géant pharmaceutique bâlois s’est dit déçu mardi par ce nouveau rejet, mais confiant dans le comportement des actionnaires. “Illumina renforce l’impression que son conseil et sa direction sont déterminés à renforcer leur position plutôt qu’à maximiser la valeur” pour les détenteurs de titres, a-t-il commenté.

Cet argument est balayé par Illumina, qui dans la foulée mardi s’est fendue d’une troisième lettre à ses actionnaires en l’espace de deux semaines. Y sont détaillées les “spectaculaires” perspectives de croissance de la société. “Nous ne laisserons pas Roche s’emparer de cette valeur au détriment des actionnaires”, martèle le conseil d’administration.

Illumina, spécialisée dans le séquençage de gènes, s’attend à ce que ce marché double de taille à 8 milliards de dollars, en s’ouvrant à des secteurs hors de la recherche dans l’agriculture, la médecine vétérinaire et le diagnostic moléculaire – de quoi lui permettre d’engranger des ventes supplémentaires de 600 millions.

Trop tentant

Roche avait accru jeudi le prix de son offre non sollicitée sur Illumina. A 51 dollars par action au lieu de 44,50, sa cible serait valorisée à quelque 6,7 milliards de dollars (6 milliards de francs).

Le marché n’est guère surpris par la réaction des Américains, observent les analystes de la banque privée Notenstein. L’espoir de voir l’offre s’améliorer encore était trop tentant, commentent-ils. L’opération restera donc sujette à spéculation.

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