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Romande Energie boucle 2015 sur un bénéfice net de 1,2 million

(Keystone-ATS) Romande Energie est sorti des chiffres rouges en 2015 malgré un marché difficile. Le groupe vaudois se montre intéressé par l’annonce d’Alpiq de vendre des participations dans ses barrages. Il crée une société de services énergétiques, “un domaine qui va exploser.”

Le groupe vaudois d’électricité a bouclé l’exercice 2015 sur un bénéfice net de 1,2 million de francs contre une perte nette de 147 millions en 2014. Les correctifs de valeurs liés à Alpiq ont eu un impact négatif de 78 millions de francs, alors que l’abolition du taux plancher a pénalisé le résultat de 9 millions.

Résultats très bons

Le chiffre d’affaires a progressé de 3% pour s’établir à 600 millions de francs, a indiqué lundi l’entreprise. Le résultat opérationnel (EBIT) a gagné 11% à 104,6 millions de francs.

Ces résultats opérationnels sont “très bons”, a affirmé Denis Matthey, directeur financier. Le groupe continue à générer beaucoup de cash, soit 136 millions de francs l’an dernier. Il dispose d’un flux de trésorerie à 432 millions (y compris titres et dépôt à terme) qui lui permet “d’affronter le futur en toute sérénité”. Une augmentation du dividende à 33 francs sera proposée.

Surproduction électrique

Cette vive satisfaction a contrasté avec le sombre tableau brossé au début de la conférence de presse par Pierre-Alain Urech, directeur général. “La surproduction électrique” en Europe due aux subventions du renouvelable à coups de milliards d’euros a entraîné un effondrement du prix du courant.

Si le kWh (de pointe) était à 23 centimes en 2008, il n’est plus à 3 centimes cette année. Ce sont des “prix excessivement bas”, qui rendent l’hydraulique et le nucléaire non rentables. “C’est particulièrement inquiétant et je ne vois en principe pas d’amélioration dans les cinq ans à venir”, a déclaré Pierre-Alain Urech. “C’est une situation lourde et délicate”.

Intérêt marqué

Malgré ce contexte, Romande Energie examine “toutes les opportunités” après l’annonce d’Alpiq, qui est déficitaire, de vendre jusqu’à 49% de ses participations dans l’hydraulique (barrages). Il faudra cependant un prix “acceptable” et il n’y aura pas d’achat “émotionnel”, a mis en garde Pierre-Alain Urech.

Romande Energie considère comme essentiel de pouvoir produire de l’énergie renouvelable locale, c’est-à-dire maîtrisable, plutôt que de l’acheter à l’étranger. Le directeur général n’a donné aucun chiffre ou précisions sur ce dossier vu le strict devoir de confidentialité.

Pas un pigeon

Entre le prix du courant qui s’est effrondré et le consommateur qui n’a pas l’impression de payer moins, le client serait-il un pigeon ? Pierre-Alain Urech le conteste: “Non”, selon le responsable. “Les clients régulés (les ménages) paient le juste prix pour cette hydraulique”.

“On a baissé nos tarifs. On augmente le dividende (de Romande Energie) parce que l’attente sur des sociétés comme les nôtres est une manière aussi de pouvoir valoriser le groupe. Ce n’est pas normal que la valeur de notre action soit inférieure à la valeur réelle du groupe”. La volonté consiste à stabiliser la confiance des investisseurs, avec un dividende “de niveau industriel”.

Miser sur les services

A l’avenir, Romande Energie mise sur le développement des services énergétiques avec la création de la société Romande Energie Services SA qui verra le jour le 1er juillet. Une entreprise globale qui pourra s’occuper de tout ou presque, du solaire, de la pompe à chaleur, de la climatisation, de la domotique ou des télécoms. “Un domaine qui va exploser”, selon Pierre-Alain Urech qui veut procéder à cette forte croissance notamment par l’achat de sociétés existantes.

Si ce marché futur donne le sourire aux responsables de Romande Energie, celui de l’éolien préoccupe visiblement le directeur général. Après avoir investi un million dans un projet à Morgins (VS), il vient de se voir refuser par 102 voix contre 101 le droit de superficie lors du vote de l’assemblée bourgeoisiale de Troistorrents.

Acharnement

Dans le canton de Vaud, le dossier de Sainte-Croix ira sans doute jusqu’au Tribunal fédéral. Des compléments d’enquête sur le bruit et l’avifaune sont maintenant sur le bureau du canton pour analyses. Pierre-Alain Urech constate “l’acharnement de mouvements de citoyens”.

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