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Russie: vers un ralentissement de la reprise du marché automobile

Le marché automobile russe devrait s'essoufler cette année en raison notamment des sanctions internationales, mais aussi des taux de change et du pouvoir d'achat (archives). KEYSTONE/EPA/OLIVIER HOSLET sda-ats

(Keystone-ATS) Le marché automobile russe, qui s’était effondré entre 2013 et 2016, a poursuivi sa reprise en 2018 mais la tendance devrait ralentir cette année en raison de mesures défavorables des pouvoirs publics et des sanctions occidentales.

Après un bond de 12,8% en 2018 à 1,8 million d’unités, les ventes de voitures sont attendues en hausse de 3,6% en 2019 à 1,87 million, bien loin de leur record de 2012 à près de trois millions de véhicules, a indiqué lundi l’Association of European Businesses (AEB) lors d’une conférence de presse.

“Le rythme de la reprise va ralentir”, a noté le directeur du comité automobile de l’AEB, Joerg Schreiber. “Nous nous attendons à un début d’année difficile”, en partie à cause des “fortes ventes” de l’an dernier mais également en raison de la hausse de la TVA au 1er janvier.

L’évolution des ventes “pourrait être négative en janvier et février. Il y a de meilleures chances de reprise en deuxième partie d’année”, a-t-il ajouté.

Au 1er janvier 2019, la TVA en Russie a augmenté, passant de 18 à 20%, ce qui inquiète les industriels du secteur automobile.

Ces derniers disent craindre “la politique du gouvernement envers le secteur automobile”, ainsi que des mesures de soutien moins favorables qu’auparavant, de “possibles taxes”, mais aussi de “nouvelles sanctions” occidentales contre la Russie.

Taux de change et pouvoir d’achat

Le secteur automobile a terminé l’année 2018 avec des ventes en hausse de 5,6% en décembre sur un an (à 175.000 unités), le douzième mois consécutif de croissance de l’année.

En 2018, le “marché en Europe occidentale n’a pas changé, le marché russe a augmenté mais reste à la cinquième place”, derrière l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie, a précisé M. Schreiber.

Le marché automobile russe, dans lequel les grands constructeurs mondiaux avaient massivement investi en période de croissance, s’était hissé à la deuxième place en Europe en 2012. Il a diminué de plus de moitié entre 2012 et 2016.

Sensible à l’évolution du taux de change et du pouvoir d’achat, il a particulièrement pâti de la crise causée par la chute des prix du pétrole et les sanctions liées au conflit ukrainien.

Son rebond en 2017 a coïncidé avec la reprise de la croissance de l’économie russe après deux ans de récession mais il reste loin des chiffres de 2012.

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