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Séoul et Tokyo veulent tourner la page de leurs différends

(Keystone-ATS) La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a rencontré lundi le Premier ministre japonais Shinzo Abe lors d’un sommet bilatéral inédit à Séoul. Ces deux alliés clé de Washington en Asie souhaitent apaiser leurs relations.

Lundi, Park Geun-Hye a accueilli Shinzo Abe à la Maison bleue, la présidence sud-coréenne, où les deux dirigeants se sont serré la main en souriant. Ce qui constituait déjà une nette évolution par rapport aux entrevues très froides entre les deux dirigeants lors de précédents événements multilatéraux.

De nombreux contentieux historiques et territoriaux opposent Séoul et Tokyo, ce qui contrarie la Maison Blanche qui préférerait voir ses deux alliés militaires se concentrer ensemble sur la réponse à apporter aux ambitions chinoises dans la région.

Il est peu probable que la Corée du Sud et le Japon règlent lundi tous leurs sujets de conflit, mais la tenue même de ce sommet est déjà un symbole fort et une forme de triomphe de la “realpolitik”.

Depuis son arrivée au pouvoir en février 2013, la présidente sud-coréenne avait toujours refusé toute idée de sommet bilatéral tant que Tokyo n’aurait pas fait amende honorable, notamment sur la question des femmes dites de “réconfort”, ces dizaines de milliers d’Asiatiques enrôlées de force dans les bordels de l’armée nippone.

Etablir un canal de dialogue

“Rappelez-vous que c’est le premier sommet entre les deux pays depuis près de 4 ans. Il ne faut pas trop en attendre”, a déclaré à l’AFP le politologue Hong Hyun-Ik, de l’Institut Sejong de Séoul. “L’important est de créer un canal normal de dialogue pour permettre ensuite des discussions et une coordination plus technique.”

La brouille entre les deux pays avait également été la cause de la fin des rencontres trilatérales annuelles entre la Corée du Sud, la Chine et le Japon. Les trois pays se sont à nouveau réunis dimanche à Séoul, pour la première fois depuis 2012.

Le Japon a reconnu en 1993 sa culpabilité dans l’exploitation des “femmes de réconfort”. Un fonds avait alors été établi pour verser des réparations financières à ces femmes. Toutefois, ce fonds a été financé par des dons privés, non par le gouvernement japonais.

Au-delà, Tokyo estime que les questions liées à la guerre ont été réglées en 1965 à la faveur de l’accord qui a rétabli les liens diplomatiques entre Tokyo et Séoul. Les deux voisins s’opposent aussi sur la souveraineté d’îlots isolés en mer du Japon, les îles Dokdo, selon l’appellation coréenne, et les Takeshima selon l’appellation japonaise. Situées à mi-chemin entre les deux pays, ces îles sont contrôlées par Séoul, mais revendiquées par Tokyo.

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