Des perspectives suisses en 10 langues

Salon de l’Agriculture: visite de Hollande sous haute sécurité

(Keystone-ATS) Un important service de sécurité entourait François Hollande samedi lors de sa visite du salon de l’Agriculture, à Paris. Le président français était sur place dès 07h00. Pisté par de nombreux médias, le chef de l’Etat a rencontré des agriculteurs souvent inquiets pour leur futur.

Il a ensuite qualifié de “bon compromis” l’accord conclu vendredi à Bruxelles pour prolonger de quatre mois le financement européen de la Grèce, en évitant un risque de sortie de l’euro.

Comme le veut la tradition, le président avait auparavant entamé sa visite par le hall des éleveurs et une série de dégustations. L’an dernier, François Hollande avait passé sept heures dans les allées de “la plus grande ferme de France”.

Ce salon, qui expose notamment plus de 4000 animaux, devrait attirer plus de 700’000 curieux jusqu’au 1er mars. Au fil des ans, il est devenu incontournable pour les hommes politiques de tous bords.

Entouré d’une nuée de journalistes, et tenu à distance par un cordon de gardes du corps, le président était l’objet d’un dispositif de sécurité renforcé cette année en raison des risques d’attentats. Les agriculteurs l’ont notamment interpellé sur la Politique agricole commune (PAC), un dispositif de redistribution des aides européennes.

Revenus en berne

François Hollande a notamment parlé avec Domimique Macke, propriétaire de “Filouse”, une Rouge Flamande de 4 ans qui est la star du salon.

Des questions aussitôt: “Dans la nouvelle PAC, peut-on s’intéresser à nos races locales?” Le président de la République lui a répondu: “la PAC non seulement n’empêchera rien mais valorisera ces produits”.

Dans un monde agricole en crise, avec des revenus en berne, le salon prend des allures de cahier de doléances. “Il y a urgence dans la simplification” des normes et dans l’application de la nouvelle PAC, a expliqué le président des Chambres d’agriculture, Guy Vasseur. Les agriculteurs vont bientôt faire leur déclaration PAC “et personne ne sait de quoi il s’agit”, a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de la Fédération nationale bovine, Pierre Vaugarny, a interpellé M. Hollande sur les problèmes d’accès au crédit et sur l’excès de normes qui étranglent les agriculteurs. L’Etat va agir “rapidement”, a promis François Hollande.

Enjeux climatiques

Ce salon a lieu selon M. Hollande sous le signe des enjeux climatiques, qui sont aussi “une responsabilité” des agriculteurs.

Et en bon Corrézien d’adoption et amateur de viande, le président a indiqué dans le livre d’or de la Fédération des bouchers: “à tous les bouchers qui nous donnent conseil, plaisir et fierté”.

Test politique

A un mois des élections départementales, cette visite constitue un test politique. De nombreux agriculteurs sont sensibles aux idées “anti-Bruxelles” du parti d’extrême droite Front national, qui progresse selon les sondages, alors même que l’agriculture reste le premier poste de dépenses de l’Union européenne (UE).

“Les populistes disent qu’il faut sortir de l’UE”, mais “si on écoutait ces populistes, il n’y aurait même plus d’aides qui seraient données aux agriculteurs, plus de garantie sur les prix”, a fait valoir François Hollande.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision