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Sanofi: mesures pour limiter les émissions toxiques à Mourenx

Certaines sources accusent le groupe pharmaceutique d'avoir dépassé de près de 200'000 fois le seuil autorisé pour une substance classée cancérigène mutagène, le bromopropane. (archive) KEYSTONE/EPA FILE/YOAN VALAT sda-ats

(Keystone-ATS) Sanofi a reconnu lundi que des rejets toxiques de vapeur de solvants dans son usine de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) étaient supérieurs aux concentrations autorisées et annoncé des mesures pour réduire les émissions de son usine.

Ces rejets (principalement du bromopropane) “se sont révélés supérieurs aux concentrations autorisées par l’arrêté préfectoral d’exploitation applicable au site”, a reconnu le groupe pharmaceutique dans un communiqué.

Il a précisé qu’un plan d’actions avait été engagé avec une unité de collecte et de traitement des rejets afin de les réduire “significativement”.

“Cette unité est en cours de démarrage”, a-t-il indiqué.

Sanofi assure toutefois que, selon une étude d’impact sanitaire demandée à un organisme indépendant et dont le nom n’a pas été rendu public, “les populations ne sont pas exposées à des niveaux supérieurs aux seuils fixés par la réglementation française”.

Le groupe a été accusé par l’association France Nature Environnement (FNE) de rejeter “des matières dangereuses à des taux astronomiques” dans son usine de Mourenx qui fabrique la Dépakine, un médicament anti-épileptique.

Selon Mediapart et franceinfo, l’usine a rejeté en avril dernier jusqu’à 190.000 fois la norme autorisée de bromopropane, une substance inodore mais classée comme cancérigène mutagène et avec des effets susceptibles d’altérer la fécondité.

La Dépakine est déjà dans le viseur des autorités de santé.

L’Assurance maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ont annoncé le 12 juin l’interdiction de ce médicament à l’origine de milliers de malformations congénitales, pendant la grossesse et par les femmes en âge de procréer, sauf circonstances exceptionnelles.

L’ANSM, qui s’appuie sur une décision de la Commission européenne du mois de février, a précisé que cette nouvelle restriction du valproate – vendu par Sanofi sous la marque Dépakine contre l’épilepsie et Dépakote et Dépamide contre les troubles bipolaires – entrerait en vigueur à partir de fin juin.

Un porte-parole de Sanofi a précisé que l’usine serait fermée d’ici à la fin de la semaine et jusqu’à la mi-août pour des travaux de maintenance approfondie.

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