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Sans majorité absolue, la Première ministre britannique reconduit son gouvernement

"Ce gouvernement guidera notre pays dans les discussions cruciales sur le Brexit qui commenceront dans dix jours et répondra au souhait des Britanniques en menant à bien la sortie de l'Union européenne (UE)", a assuré Theresa May. KEYSTONE/EPA/WILL OLIVER sda-ats

(Keystone-ATS) Sous le choc d’élections qui lui ont fait perdre sa majorité absolue et la fragilisent, la Première ministre britannique Theresa May a reconduit vendredi dans leurs fonctions ses principaux ministres. Cela, à dix jours de l’ouverture des négociations du Brexit.

Les conservateurs sont arrivés en tête du scrutin, mais ont perdu une douzaine de sièges, tandis que l’opposition travailliste en a gagné une trentaine, selon les résultats quasi-définitifs, entraînant des demandes de démission de Theresa may.

Les ministres des Finances Philip Hammond, des Affaires étrangères Boris Johnson, en charge du Brexit, David Davis ainsi que la ministre de l’Intérieur Amber Rudd et son collègue de la Défense Michael Fallon ont été reconduits dans leurs fonctions, a indiqué Downing Street, précisant que d’autres nominations seraient annoncées dans la soirée.

Theresa May maintient ainsi sa garde rapprochée. En milieu de journée, elle s’était rendue au palais de Buckingham pour obtenir le feu vert d’Elizabeth II, au lendemain des législatives.

“Ce gouvernement guidera notre pays dans les discussions cruciales sur le Brexit qui commenceront dans dix jours et répondra au souhait des Britanniques en menant à bien la sortie de l’Union européenne (UE)”, a-t-elle assuré.

Soutien du DUP attendu

A la tête d’un gouvernement minoritaire, Mme May dépend désormais du petit parti nord-irlandais unioniste DUP et de ses 10 sièges pour atteindre la majorité absolue. Cela alors qu’elle avait convoqué ces législatives anticipées afin d’avoir une majorité renforcée pour négocier la sortie de l’UE.

Jeremy Corbyn, le chef du Labour, largement réélu dans sa circonscription d’Islington, a réclamé la démission de Theresa May. Il a appelé à “un Brexit qui protège les emplois”, assurant que son parti était “prêt à mener les négociations”.

“Si elle avait une once d’amour-propre, elle démissionnerait”, a renchéri Tim Farron, le chef des Libéraux-Démocrates. Seul parti résolument europhile, les “Lib Dems” gagnent quatre sièges à douze mandats et ont prévenu qu’il n’y aurait “pas de coalition”.

Le parti europhobe Ukip, qui s’effondre, perd son unique siège. Son chef Paul Nuttal en a tiré les conclusions en annonçant sa démission.

Chute de la livre

La livre sterling a lourdement chuté vendredi perdant 1,5% de sa valeur face au dollar. La Bourse de Londres a terminé en nette hausse de 1,04%, les grandes multinationales cotées sur ce marché profitant de l’affaiblissement de la monnaie britannique qui dope la valeur de leurs revenus à l’étranger.

L’onde de choc des législatives a également touché l’Ecosse, où les indépendantistes du SNP essuient de lourdes pertes, à 35 sièges contre 56 en 2015. Un échec qui met un frein à leurs velléités d’émancipation.

Après les surprises du Brexit et de l’élection de Donald Trump, “c’est la leçon des deux dernières années”, commente Brian Klaas, de la London School of Economics. “Les électeurs n’aiment pas qu’on prenne leur vote pour acquis”.

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