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Sans rivaux, Donald Trump remporte deux Etats de plus aux primaires

Bernie Sanders a battu mardi Hillary Clinton à la primaire démocrate de Virginie occidentale (est). Cette victoire ne remet toutefois pas en cause le statut de favorite de l'investiture de l'ancienne secrétaire d'Etat de Barack Obama. KEYSTONE/EPA/JOHN G. MABANGLO sda-ats

(Keystone-ATS) Donald Trump a empoché mardi deux nouveaux Etats dans sa marche triomphale vers l’investiture présidentielle républicaine. La démocrate Hillary Clinton a été battue par Bernie Sanders en Virginie occidentale. Ses propos sur le charbon avaient déclenché une polémique.

Le milliardaire et candidat probable du parti républicain à la présidentielle a remporté les primaires de Virginie occidentale et du Nebraska. Le résultat est sans surprise puisque tous ses rivaux s’étaient retirés de la course, la semaine dernière. Leurs noms apparaissaient toutefois sur les bulletins de vote.

Chez les démocrates, les électeurs de Virginie occidentale ont choisi Bernie Sanders, sénateur du Vermont (il avait aussi remporté la consultation démocrate du Nebraska, qui avait lieu en mars). La quasi-totalité des votants étaient blancs, selon les sondages de sortie d’urnes. Cet électorat blanc reste le point faible de Hillary Clinton. Elle a bâti son succès, depuis le 1er février, principalement sur les minorités noire et hispanique, ainsi que sur les femmes.

Phrase assassine

L’ancienne secrétaire d’Etat et sénatrice, qui avait battu Barack Obama en 2008 dans l’Etat, paie aussi sans doute une déclaration datant du mois de mars. Au détour d’un passage sur les énergies renouvelables elle avait di vouloir mettre “beaucoup de mineurs au chômage”. La petite phrase a fait l’effet d’une bombe dans cette région sinistrée. Un tiers des votants de mardi ont déclaré avoir un membre de leur famille employé dans le secteur du charbon.

Mais sa défaite de mardi ne remet pas en cause son statut d’ultra-favorite de l’investiture démocrate. Seuls 29 délégués étaient en jeu, et ils seront répartis à la proportionnelle. Or Hillary Clinton mène largement dans la course aux délégués requis pour l’investiture démocrate. Avec 2224 délégués avant ce scrutin, elle était proche de la majorité absolue de 2383, tandis que Bernie Sanders n’en avait que 1448, selon l’estimation de CNN.

“Si j’ai la chance de devenir votre candidate, j’aurai hâte de débattre avec Donald Trump à l’automne”, a-t-elle déclaré dans le Kentucky voisin, qui votera la semaine prochaine. “Nous devons enfin, enfin unifier l’Amérique. Une maison divisée en son sein ne peut tenir, a dit Abraham Lincoln. Nous ne pouvons pas créer des boucs émissaires, pointer du doigt, accuser, dénigrer et insulter nos concitoyens”.

Unifier le parti

Sans rival, Donald Trump s’attelle désormais à unifier le parti républicain, dont une partie reste réfractaire à la personnalité, au ton et aux manières du milliardaire populiste. Certains de ses ex-rivaux des primaires refusent de le soutenir, notamment Ted Cruz et Jeb Bush. Marco Rubio, sénateur de Floride, dit qu’il soutiendra le candidat du parti, mais ne prononce pas son nom et ne retire rien de ses propos passés, très critiques.

Cette résistance n’est pas totale, comme en témoigne l’évolution des élus du Congrès depuis une semaine. “Il reste encore beaucoup de temps jusqu’à novembre, et selon les premières indications, notre candidat devrait être très compétitif”, a déclaré le chef des républicains du Sénat et figure de l’establishment, Mitch McConnell.

Il citait des sondages qui montrent Donald Trump au coude-à-coude avec Hillary Clinton dans trois Etats-clés de la présidentielle (Floride, Ohio, Pennsylvanie). “Le parti doit se rassembler”, a aussi exhorté John McCain, qui porta les couleurs républicaines à la présidentielle de 2008.

Colisitier moins clivant

L’homme d’affaires rencontrera jeudi matin l’homme qui lui donne aujourd’hui le plus de fil à retordre: Paul Ryan, le quadragénaire qui préside la Chambre des représentants et a refusé jusqu’à présent de se rallier à Donald Trump. Cette défiance est d’autant plus remarquable que Paul Ryan présidera la convention d’investiture de Cleveland, du 18 au 21 juillet. Donald Trump se réunira également jeudi avec des élus républicains.

Ted Cruz, de retour au Sénat à Washington, après son retrait de la course des primaires mardi dernier a indiqué qu’il n’avait aucune intention de se présenter en candidat indépendant à la présidentielle de novembre.

Apaiser la droite pourrait passer par la sélection d’un colistier moins clivant. Donald Trump dévoilera son choix à la convention, a-t-il annoncé mardi sur Fox News. “Je dirais que j’ai cinq personnes en tête. Ce sont des gens excellents. J’annoncerai qui ce sera à la convention”, a déclaré le candidat.

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