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Santé: le cap des 10’000 francs par habitant franchi en 2018, selon le KOF

Les assurés qui se tournent vers des modèles spéciaux comme le médecin de famille devraient bénéficier de rabais des primes plus importants, propose Felix Schneuwly de comparis.ch (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Les dépenses de santé par personne vont atteindre 10’176 francs en 2018. Les coûts augmenteront de 3,9% et les primes de l’assurance maladie de 4,9%.

Une hausse des coûts de 4% est à nouveau attendue en 2019, pour atteindre 90,8 milliards de francs contre 77,7 milliards en 2015, selon les estimations du centre de recherches conjoncturelles (KOF), affilié à l’EPF de Zurich, présentées mardi. Le coût par habitant sera de 10’484 francs.

Toutefois, “les perspectives s’éclairciront” durant les deux années à venir, précise l’institut. Les mesures politiques prises pour enrayer la hausse des prix devront montrer leurs effets. Et la croissance des coûts du secteur ambulatoire devrait peu à peu ralentir. Mais les frais continueront probablement de progresser dans la catégorie des soins de longue durée à cause du vieillissement de la population.

Les personnes âgées sont en effet celles dont les dépenses en matière de santé sont les plus élevées, a expliqué Marko Köthenbüger du KOF. Elles s’élèvent à environ 8300 francs par mois pour les personnes de plus de 96 ans, contre moins de 1000 francs pour les habitants de 0 à 60 ans.

Vieillissement de la population

Pour 2017, le KOF prévoit une augmentation de 4,1%, notamment à cause du vieillissement de la population et de facteurs économiques. Déterminants pour expliquer une hausse des coûts de la santé, ils ne seront que faiblement atténués par la révision du prix des médicaments, relève l’institut.

Cette mesure devrait permettre d’économiser 240 millions de francs entre 2017 et 2019, a indiqué M. Köthenbüger. Le Conseil fédéral a imposé les nouveaux tarifs médicaux pour l’année prochaine, faute d’accord entre les assureurs et les fournisseurs de prestations. L’économie devrait se monter à 700 millions dès 2018 grâce à cette adaptation.

Par ailleurs, pour l’année en cours, le secteur ambulatoire continue de s’accroître plus fortement que le secteur hospitalier en matière de coût. Le nombre de soins de longue durée devrait également augmenter.

Pour l’an dernier, la croissante devrait être de 3,8%. En 2015, les coûts de la santé représentaient environ 15% des dépenses totales d’un ménage, selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS).

Modèles spéciaux moins chers

Felix Schweuwly de comparis.ch demande un financement qui soit le même dans l’ambulatoire et le stationnaire: 25% par les cantons, 75% par les caisses maladie. Les cantons n’interviennent actuellement que dans le financement du stationnaire à hauteur de 55%.

L’expert ne croit pas au succès d’une pression pour opérer davantage en ambulatoire. Cela fait augmenter les primes. De plus, les cantons refusent de passer à la caisse et coupent même dans les réductions de primes, selon lui.

Felix Schneuwly demande aussi d’accorder des rabais de primes plus importants pour les assurés qui se tournent vers des modèles spéciaux comme le médecin de famille ou le HMO. Ces formules permettent de réduire les coûts, a-t-il dit.

En revanche, les primes de ceux qui courent aux urgences ou chez un spécialiste pour le moindre bobo devraient affronter des primes plus hautes. A terme, l’efficacité d’une thérapie doit davantage être prise en compte pour les soins les plus coûteux.

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