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Santé mentale: les seniors et les chômeurs pas assez protégés en Europe (OCDE)

Bien-être psychologique et prévention des maladies mentales: les politiques ciblées en Europe visent souvent les adolescents ou les salariés, mais laissent trop de côté les seniors et les personnes sans emploi (photo symbolique). Keystone/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Les seniors et les chômeurs sont souvent les oubliés du domaine de la santé mentale, constate l’OCDE. L’organisation appelle les Etats européens à faire davantage pour alléger le fardeau économique et humain que représentent les suicides et les maladies mentales.

“On peut et on doit encore faire beaucoup plus pour promouvoir le bien-être psychologique et prévenir les maladies mentales”, juge l’organisation internationale dans son rapport annuel sur l’état de santé des Européens publié jeudi.

Or, si les 31 pays étudiés ont tous mis en place au moins un programme pour mieux prévenir ou traiter ces problèmes, les politiques ciblées visent souvent les adolescents ou les salariés, mais laissent trop de côté les seniors et les personnes sans emploi. Seuls douze et neuf pays respectivement mènent ainsi des actions auprès de ces populations “vulnérables”, recense l’Organisation de coopération et de développement économiques.

Elle estime que, dans l’Union européenne, plus d’une personne sur six a été confrontée à des problèmes psychologiques en 2016 (troubles de l’anxiété, dépression, addictions, bipolarité, schizophrénie, etc) et que 84’000 en sont décédées.

Finlande citée en exemple

Ce problème de santé publique représente un coût de plus de 600 milliards d’euros, soit 4% du Produit intérieur brut (PIB) de l’UE, si l’on ajoute les dépenses de santé, les dépenses sociales et les coûts indirects liés à l’inactivité et à la perte de productivité des personnes affectées, calcule l’OCDE.

L’organisme invite également les pays européens à s’inspirer des programmes qui ont fonctionné chez leurs voisins. Elle cite par exemple les actions menées par la Finlande depuis les années 1980, qui ont permis de faire baisser de plus de moitié le taux de suicide, même s’il reste encore élevé chez les jeunes hommes.

Le pays s’est notamment concentré sur la restriction de l’accès aux armes et autres moyens de se donner la mort, l’établissement de lignes téléphoniques d’écoute et l’intégration sociale des personnes fragiles. La Finlande domine malgré tout le podium des pays les plus touchés par les problèmes de santé mentale (18,8% de la population), suivie par les Pays-Bas et la France.

La Suisse, sans surprise

Plus globalement, ce même rapport montre que la Suisse fait partie des pays à hauts revenus qui ont le plus dépensé pour la santé en 2017 en Europe, avec le Luxembourg et la Norvège. Par habitant, la Suisse arrive en tête avec 5799 euros (6568 francs) devant le Luxembourg (4713) et la Norvège (4653). Roumanie et Bulgarie occupent la lanterne rouge (respectivement 983 et 1234). La moyenne européenne est de 2773 euros (3140 francs).

La Suisse se classe aussi en tête s’agissant du pourcentage de dépenses de la santé par rapport au PIB: 12,3% pour une moyenne de 9,6% en Europe. Première place aussi pour la Suisse en dépense de médicaments par habitant, basé sur des chiffres de 2016: 742 euros (840 francs), devant l’Allemagne (572), l’Irlande (498) et la Belgique (491).

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