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Scandale autour de l’armée après l’assassinat de trois enfants

(Keystone-ATS) Bogota – Le gouvernement colombien a exigé mercredi des excuses de l’armée, après l’assassinat de trois enfants, dont une adolescente violée par un soldat. Cette affaire intervient deux ans après un autre scandale mettant en cause les forces armées pour des centaines d’exécutions extrajudiciaires.
“Le viol de deux filles et le misérable assassinat ensuite de l’une d’entre elles et de deux de ses petits frères est un crime contre l’humanité qui suscite l’indignation et la honte de la société colombienne”, a dit le vice-président colombien, Angelino Garzon.
Ces déclarations interviennent alors que l’enquête avance sur l’assassinat de trois enfants, deux garçons âgés respectivement de six et neuf ans et une jeune fille de 14 ans, dans le département d’Arauca, dans le nord du pays, non loin de la frontière vénézuélienne.
Les trois enfants avaient été retrouvés morts mi-octobre, enterrés non loin de leur maison dans une zone rurale proche de Tame (département d’Arauca) et manifestement victimes de violences. Les soupçons s’étaient rapidement portés sur un bataillon de l’armée déployé non loin de Tame.
Soldats relevés de leurs fonctionsL’enquête a depuis révélé que l’adolescente retrouvée morte avait été violée. Mercredi, le commandant de l’armée de Terre, le général Alejandro Navas, a en outre annoncé qu’un sous-officier avait admis avoir eu des relations sexuelles avec la jeune fille et une autre adolescente.
Sept militaires qui seraient impliqués dans l’affaire ont été relevés de leurs fonctions mardi, dont quatre officiers.
Le scandale intervient deux ans après la révélation de centaines d’exécutions extrajudiciaires attribuées à des soldats qui tuaient des civils avant de les faire passer pour des guérilleros morts au combat, en vue d’obtenir des récompenses ou simplement des permissions de sortie.
Le Parquet colombien a depuis reçu des plaintes concernant environ 2.300 victimes d’exécutions depuis les années 1980. Plus de 1.200 militaires ont été mis en cause dans ces dossiers.

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