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Scandale sexuel chez les Verts français: le mari d’une ministre démissionne

Député écologiste et vice-président de l'Assemblée nationale, Denis Baupin a démissionné (archives). KEYSTONE/EPA/EFA/MAURICIO DUENAS sda-ats

(Keystone-ATS) Le député français Denis Baupin a démissionné lundi de la vice-présidence de l’Assemblée nationale après avoir été accusé de gestes déplacés assimilables à du harcèlement ou à des agressions sexuelles. Il a dénoncé des allégations “mensongères, diffamatoires”.

Parmi les élues dénonçant le comportement du mari de la ministre du Logement Emmanuelle Cosse, la porte-parole du parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Sandrine Rousseau, a raconté des faits remontant à octobre 2011 lors d’une réunion du parti écologiste près de Paris.

“A un moment donné, j’ai voulu faire une pause”, a-t-elle raconté au site d’informations Mediapart et à la radio France Inter. “Dans le couloir qui longe la salle, Denis Baupin est venu. Il m’a plaquée contre le mur en me tenant par la poitrine, et a cherché à m’embrasser. Je l’ai repoussé violemment”.

Sandrine Rousseau dit avoir ressenti “un très grand malaise”. “J’ai immédiatement pensé que c’était absolument anormal que je subisse ça. Mais le mot agression sexuelle, je l’ai mis très longtemps après”.

Photo fatale

Une députée écologiste du nord-ouest de la France, Isabelle Attard, qui a quitté EELV en décembre 2013, évoque, elle, “du harcèlement quasi quotidien de SMS provocateurs, salaces”. Elle date ces faits de juin 2012 à fin 2013, affirmant qu’elles étaient “plusieurs députées à recevoir le même SMS”.

Deux autres élues, Elen Debost, adjointe au maire du Mans, et Annie Lahmer, conseillère régionale en région parisienne, disent avoir été victimes de comportements déplacés du député, des faits qui pour Annie Lahmer datent d’il y a plus de 15 ans.

“Beaucoup se sont tues pour ne pas blesser sa compagne”, explique Elen Debost, confiant avoir décidé de parler en tombant sur la photo de plusieurs députés, dont Denis Baupin, les lèvres maquillées de rouge pour protester “contre les violences faites aux femmes” le 8 mars.

“C’était très, très connu dans le parti”

Plusieurs membres d’EELV ont reconnu lundi ne pas être surpris: “C’était très, très connu dans le parti”, a assuré à l’AFP un collaborateur du groupe écologiste à l’Assemblée. Le député François de Rugy (ex-EELV) s’est cependant dit sur France Inter “abasourdi parce que ce sont des accusations extrêmement graves.

Ces accusations sont lancées alors que Denis Baupin vient d’annoncer sa démission d’EELV, un parti profondément divisé autour du soutien à la majorité gouvernementale. La formation est minée par les défections, dont celles de trois responsables qui ont fait leur entrée en février dans le gouvernement.

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