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Schindler vend ses activités au Japon à l’américain Otis

(Keystone-ATS) Schindler vend ses affaires d’ascenseurs au Japon à la filiale locale de son concurrent américain Otis. Le fabricant lucernois motive son retrait par des parts de marché devenues faibles, après ses déboires judiciaires dans l’archipel suite à un accident mortel.

Le phénomène s’explique notamment par le fait que Schindler avait décidé il y a dix ans déjà de ne plus vendre d’installations neuves dans le pays du Soleil-Levant. L’opération de cession, dont le prix n’est pas divulgué, devrait être achevée dans le courant de l’exercice en cours, a indiqué mardi le groupe basé à Ebikon (LU).

La décision stratégique arrêtée par Schindler permet d’assurer une perspective à long terme au personnel indigène et une continuité en matière d’entretien pour les installations de la marque, précise le communiqué. L’implantation de longue date d’Otis au Japon garantit en effet la stabilité et la pérennité de l’expertise technique.

Cas mortel de 2006

Schindler assumera par ailleurs ses devoirs au Japon tant que les contrats en vigueur dans l’archipel courront, écrit l’entreprise. L’affirmation comprend en particulier la procédure en cours concernant l’accident survenu en 2006 à Tokyo et qui avait coûté la vie à un jeune homme de 16 ans.

Ce cas avait défrayé la chronique au Japon comme en Suisse. Pour mémoire, l’adolescent sortait d’un ascenseur avec son vélo au douzième étage d’un immeuble, lorsque l’installation s’est remise en marche, malgré les portes encore ouvertes. La victime avait succombé à ses blessures.

Sous les feux de la critique de l’opinion nippone, en raison d’excuses publiques jugées tardives, Schindler avait vu sa crédibilité ainsi que ses affaires pâtir en conséquence du drame. Le groupe lucernois avait cependant exclu tout vice de conception.

L’an dernier, Schindler a certes été libéré de toute charge dans cette affaire, après pas moins de neuf années de procédure judiciaire. Mais rien n’est encore définitif, dans la mesure où le procureur a recouru contre ce jugement.

Suite à ce cas malheureux, l’entreprise de Suisse centrale a vu sa réputation battre de l’aile au Japon, où ses affaires ont chuté inexorablement. Un nouvel accident non mortel arrivé il y a trois ans n’a fait que raviver le souvenir de celui de 2006.

Nouvelle structure d’entreprise

De manière générale, la cession des activités nippones dans les ascenseurs s’inscrit dans le contexte de la définition d’une nouvelle structure d’entreprise pour le groupe de Suisse centrale.

Ce dernier a ainsi annoncé le 1er mars dernier vouloir supprimer 120 des 200 emplois de son site de fabrication de composants d’Ebikon d’ici à la fin de l’an prochain. Il souhaite rapprocher la production de l’Asie, là où les marchés sont en croissance, en particulier chez les géants que sont la Chine et l’Inde.

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