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Silence de Pékin sur la disparition du président chinois d’Interpol

Meng Hongwei a été élu en novembre 2016 pour quatre ans à la tête d'Interpol. Il a disparu fin septembre lors d'un voyage en Chine (archives). KEYSTONE/AP/WONG MAYE-E sda-ats

(Keystone-ATS) Les autorités chinoises n’ont toujours pas commenté officiellement la disparition du président d’Interpol, Meng Hongwei. Les médias d’Etat n’ont pas mentionné l’affaire samedi.

Le ministère chinois de la Sécurité publique n’a pas donné suite à des demandes répétées d’information. Une enquête pour disparition inquiétante a été ouverte en France concernant Meng Hongwei, qui n’a plus donné signe de vie depuis son départ en Chine fin septembre.

Citant une source non identifiée, le South China Morning Post écrivait vendredi qu’il avait été pris en charge à son arrivée par les autorités pour être interrogé mais le quotidien de Hong Kong ajoutait ignorer le lieu de sa détention et les motifs des investigations le visant. Les raisons pour lesquelles il s’est rendu en Chine n’ont pas été établies à ce stade.

Dans un message posté samedi sur le site internet d’Interpol, le secrétaire général de l’organisation, l’Allemand Jürgen Stock, demande “des clarifications de la part des autorités chinoises sur la situation du président Meng Hongwei”. “Le secrétaire général d’Interpol est impatient de recevoir une réponse de la part des autorités chinoises en réponse aux inquiétudes sur le bien-être du président”, ajoute-t-il.

Enquête pour disparition

Une source au ministère français de l’Intérieur a déclaré vendredi que “la France s’interroge sur la situation du président d’Interpol et est préoccupée par les menaces dont son épouse a fait l’objet”. “Interrogées par le bureau de liaison d’Interpol à Pékin, les autorités chinoises n’ont pour l’heure pas apporté de précisions” mais les échanges “se poursuivent”, a-t-on dit de même source.

Le parquet de Lyon, où se trouve le siège d’Interpol, a annoncé vendredi l’ouverture de l’enquête pour disparition. Des sources policières ont précisé que Meng Hongwei n’avait donné aucun signe de vie depuis son départ fin septembre.

Son épouse a été entendue par la police judiciaire. C’est elle qui, faute de nouvelles depuis le 25 septembre, a alerté la police jeudi soir, dit-on au ministère de l’Intérieur. Elle a également fait état de menaces reçues par téléphone et par le biais des réseaux sociaux.

Meng Hongwei a été élu en novembre 2016 pour quatre ans à la tête d’Interpol, qui compte 192 pays, et permet notamment aux polices des Etats membres de partager des informations. La nomination de cet ancien vice-ministre de la Sécurité publique en Chine et pilier du Parti communiste chinois avait été critiquée par les associations de défense des droits de l’homme en 2016.

Ces dernières années, plusieurs hauts responsables chinois ont disparu sans explication pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant que Pékin n’annonce qu’ils faisaient l’objet d’investigations, souvent dans le cadre d’affaires de corruption.

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