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Simonetta Sommaruga revient sur une année exigeante et particulière

(Keystone-ATS) 2015 a été une année “exigeante et particulière” pour la présidente de la Confédération Mme Sommaruga. La mise en oeuvre de l’initiative sur l’immigration de masse, la crise migratoire ou encore les attentats en France ont été les points forts.

L’année a été ponctuée par des événements “dramatiques”: attaque contre le siège du journal satirique Charlie Hebdo, attentats à Paris en novembre et alerte terroriste à Genève la semaine passée.

Rester libres

La conseillère fédérale socialiste a salué le maintien de la fête de l’escalade à Genève. “Nous ne devons pas nous laisser prendre notre liberté”, a-t-elle souligné lundi devant les médias. Elle s’est aussi inquiétée de ces événements qui nourrissent l’extrême droite. “Si nous voulons une démocratie forte, nous ne devons pas oublier nos valeurs communes”, a-t-elle déclaré.

Relevant la bonne collaboration entre la Confédération et le canton de Genève à propos de l’alerte terroriste, elle a rappelé que le nombre de postes au sein des services de renseignement sera augmenté. Le sujet sera encore discuté par le Conseil fédéral.

Dégel à Bruxelles

Les négociations avec l’Union européenne sur la mise en oeuvre de l’initiative contre l’immigration de masse ont été au centre de son année présidentielle, avec 10 rencontres et des relations moins tendues. Simonetta Sommaruga rencontrera le président de la Commission européenne Jean-Claude Junker lundi prochain pour un bilan, a-t-elle annoncé.

Début décembre, le Conseil fédéral a indiqué vouloir appliquer l’initiative contre l’immigration de masse grâce à une clause de sauvegarde, de manière unilatérale si nécessaire. Elle concernerait les citoyens de l’UE. Les étrangers seraient eux soumis à des contingents. Le gouvernement veut privilégier une solution consensuelle avec l’Union européenne.

Rôle important du centre

“Le délai pour la mise en oeuvre de l’initiative contraint le Conseil fédéral à de telles mesures”, a expliqué Mme Sommaruga. L’initiative devant être mise en oeuvre d’ici février 2017, il n’est pas certain que Berne et Bruxelles arriveront à se mettre d’accord à temps. L’UE a toujours dit que la libre circulation n’était pas négociable.

Les milieux économiques pressent aussi le gouvernement d’agir afin de retrouver une sécurité juridique nécessaire au développement de l’économie.

Pour trouver une solution, il faut une volonté politique, a ajouté la cheffe du département de justice et police. Quant à savoir si cela suffira, elle ne veut pas “risquer de faire des pronostics”. Elle a souligné l’importance des partis du centre pour trouver des solutions respectant l’Etat de droit et la volonté populaire.

Quant aux mesures qui doivent permettre de compenser le manque de main-d’oeuvre qualifiée, par exemple en favorisant le travail des femmes, elles sont actuellement négociées. La présidente n’a pas voulu s’exprimer à ce sujet.

L’humour d’Angela Merkel

Deux visites d’Etat ont enrichi l’année présidentielle: les venues du président français François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel.

“Une fois les portes fermées, la diplomatie est mise de côté et le ton devient plus franc et ouvert”, a découvert Simonetta Sommaruga. Les discussions peuvent même être drôles, “notamment avec Mme Merkel qui a beaucoup d’humour”, a-t-elle commenté.

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