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Soutien britannique à la zone euro mais réserve sur la régulation

(Keystone-ATS) Berlin – Le Premier ministre britannique, réputé eurosceptique, a défendu à Berlin une zone euro “forte”. David Cameron n’a néanmoins pas dissimulé ses réserves sur la régulation des marchés financiers défendue par la chancelière Angela Merkel.
Le leader conservateur a également réaffirmé qu’il s’opposerait à toute modification des traités européens qui donnerait plus de compétence à Bruxelles. Après un dîner la veille avec le président français Nicolas Sarkozy, pour son premier déplacement à l’étranger depuis son élection, M. Cameron a été reçu à Berlin avec les honneurs militaires, avant de s’entretenir avec la chancelière.
Mme Merkel a tutoyé le Premier ministre britannique et l’a appelé “David”. Elle s’est réjouie d’une “coopération très active, très sincère et amicale”.
“Nous voulons une zone euro forte et stable”, essentielle pour le commerce extérieur britannique, a indiqué l’hôte du 10 Downing Street.
“Nous allons travailler en commun (avec l’Allemagne) sur l’agenda du G20 et du G8, particulièrement en terme de régulation bancaire, pour s’assurer que les banques servent nos économies et non que nos économies servent nos banques”, a promis M. Cameron.
Son programme de coalition avec les libéraux-démocrates prévoit une taxe sur les banques, y compris à la seule échelle nationale. Mais sur les autres aspects de la régulation, chère à Angela Merkel, sous pression de l’opinion publique allemande, notoirement depuis sa défaite lors d’un scrutin régional, le Premier ministre britannique n’a pas caché ses réserves.
Concernant les fonds spéculatifs, dont le projet de régulation adopté mardi doit encore être discuté par les députés européens, M. Cameron a affirmé que la Grande-Bretagne avait des “inquiétudes”.
“Si la régulation va parfois plus vite, l’Allemagne n’en est pas fâchée”, a insisté la chancelière. M. Cameron s’est bien gardé de critiquer directement la décision allemande, mais a affirmé qu’il fallait traiter les “causes” des problèmes économiques, et non “les symptômes”.

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