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Stratégie pour le trafic marchandise de demain

Selon l'UTP, il faut une nouvelle stratégie en matière de trafic marchandises ferroviaire qui combine mieux l'interopérabilité (archives). KEYSTONE/TI-PRESS/GABRIELE PUTZU sda-ats

(Keystone-ATS) Le trafic marchandises ferroviaire est en pleine mutation. L’Union des transports publics (UTP) a donc développé une stratégie pour relever les défis technologiques et économiques auxquels le secteur fait face. Elle passe par plus de sillons et des prix équitables.

La Confédération prévoit que l’ensemble du trafic marchandise – routier et ferroviaire – augmente fortement d’ici 2040. Les scénarios tablent sur une hausse de plus de 37% par rapport à 2010. Une telle augmentation n’est supportable que si une large proportion du trafic marchandises intérieur et transfrontalier transite par le rail, a rappelé mardi l’UTP lors d’une conférence de presse à Berne.

Dans le même temps, les problèmes de capacité sur le rail ainsi que les attentes des clients en matière de vitesse, de fiabilité et de flexibilité compliquent le travail des entreprises de transport. Pour toutes ces raisons, l’UTP a adopté une nouvelle stratégie du trafic marchandises.

Vers plus de compétitivité

“L’objectif est d’améliorer la répartition modale en faveur du rail là où cela se justifie économiquement”, a indiqué Ueli Stückelberger, directeur de l’UTP. La stratégie repose donc sur une collaboration intelligente entre tous les types de trafic marchandises, qu’il s’agisse du rail, de la route ou de la navigation.

Un premier jalon a été posé avec la création de la communauté d’intérêt du trafic par wagons complets (TWC). Cette communauté regroupe les acteurs de la branche, à savoir l’association suisse des chargeurs (VAP), l’UTP et CFF Cargo. L’objectif est d’améliorer l’efficacité et la compétitivité du trafic par wagons complets.

Récemment, CFF Cargo a annoncé une restructuration pour le trafic par wagons isolés en Suisse, un secteur jugé trop irrégulier et fragmenté. Interrogé pour savoir s’il souscrivait à cette restructuration, le président de l’UTP Ueli Stückelberger a répondu que des adaptations aux conditions-cadre étaient nécessaires.

SEV: rester au service de l’économie

Pour le syndicat du personnel des transports (SEV), il ne faudrait pas que des objectifs purement économiques soient érigés en dogme dans le domaine du trafic marchandises. CFF Cargo doit continuer de fournir une offre adaptée et attractive aux transporteurs suisses pour le trafic intérieur et international, rappelle le secrétaire syndical Philippe Hadorn.

Le SEV appuie sinon la stratégie globale de l’UTP. Cette dernière réclame en effet des conditions-cadre équitables pour le trafic marchandises sur le rail. Dans le cadre de l’aménagement ferroviaire 2035, les besoins du trafic marchandises doivent avoir ainsi le même ordre de priorité que ceux du trafic voyageur.

L’UTP demande notamment de bénéficier de sillons en nombre suffisant, de bonne qualité et à un prix juste. L’exemple de l’Allemagne et son “Masterplan Schiene” qui divise par deux le prix des sillons pour les marchandises est à étudier sérieusement.

L’atout des nouvelles technologies

La numérisation et l’automatisation ouvrent de nouvelles perspectives et possibilités. “Ces technologies appliquées au fret ferroviaire sont indispensables pour répondre aux progrès de la route”, selon Nicolas Perrin, directeur de CFF Cargo.

A l’échelle européenne, l’interruption de trafic à Rastatt en 2017 a enfin montré que les différentes réglementations entre les pays continuaient de nuire à la fluidité du trafic marchandises transfrontalier. Cet incident a mis en évidence la nécessité d’avoir une procédure coordonnée au niveau international pour la planification des chantiers et la gestion de crise.

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