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Supporters de hockey sur glace jugés pour émeute à Fribourg

La bagarre s'est déroulée devant la patinoire de Fribourg-Gottéron (archives). KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ sda-ats

(Keystone-ATS) Un procès pour émeute concernant des supporters du club de hockey sur glace de Martigny Red Ice a commencé mercredi à Fribourg devant le juge d’arrondissement. Vingt-sept prévenus ont recouru contre une ordonnance pénale les condamnant notamment à 10 jours-amende.

Les faits remontent au 28 janvier 2017. En route pour aller voir leur équipe de Red Ice Martigny, évoluant à l’époque en Swiss League, dans l’antre du HC Thurgovie, le car des supporters avait fait halte à la patinoire de St-Léonard à Fribourg à la mi-journée. Le but consistait à prendre quelques autres fans du club valaisan.

Tirant la poignée de secours pour ouvrir la porte arrière du véhicule, environ 50 supporters étaient descendus pour se retrouver face à une quinzaine de supporters fribourgeois, venus assister à un entraînement de Fribourg-Gottéron. Une bagarre avait rapidement éclaté, faisant deux blessés légers.

Des tags avaient aussi été sprayés sur des installations de Gottéron et des infrastructures routières. Un engin pyrotechnique avait été mis à feu sans faire de blessés. Quelque 40 policiers étaient intervenus pour identifier les protagonistes. La fouille du car avait permis de dénicher engins pyrotechniques et stupéfiants.

19 prévenus présents

Sur les 27 recourants, âgés de 21 à 38 ans, 19, dont une femme, sont venus mercredi devant le juge de police de l’arrondissement de la Sarine à Fribourg. Ce dernier les a interrogés tour à tour, sachant que leur condamnation par voie d’ordonnance pénale de septembre 2017 était fondé sur les dépositions devant le Ministère public.

Les questions ont concerné leur présence ou non sur une photo du groupe de supporters valaisans prise devant la BCF Arena. Il s’est agi pour eux de dire s’ils y figuraient, ce qu’ils ont fait après et s’ils avaient vu certains d’entre eux entrer dans la patinoire de Fribourg-Gottéron. L’exercice a permis de rafraîchir les mémoires.

Le juge s’est le plus souvent déplacé vers les prévenus pour produire sous leurs yeux le cliché. Un seul d’entre eux a préféré garder le silence, estimant avoir déjà tout dit au Ministère public. Les autres se sont montrés coopératifs, se disant prêt en cas de condamnation pénale à accomplir des travaux d’intérêt général.

Réponses concordantes

Toutes les réponses ont mis en lumière que personne n’avait vu quelqu’un entrer dans la patinoire St-Léonard. Que tous ceux qui se sont fait photographier avaient regagné le car dans la foulée, quelques-uns étant même restés vers le véhicule à fumer avec le chauffeur, voyant finalement la scène de l’attroupement d’assez loin.

Sur les 19 prévenus, 10 étaient représentés par trois avocats valaisans. Les 9 autres sont venus seuls. Tous se sont montrés respectueux de l’autorité judiciaire durant les trois heures de questionnement. Il est apparu que sept présentaient un casier judiciaire déjà garni.

L’un d’entre eux a même subi une condamnation en 2018 dans le canton de Soleure pour des faits similaires en 2013. “Ce qui m’a déjà coûté assez”, a-t-il dit au juge. Des rires ont éclaté quand les quelques cas d’ivresse au volant ont été mentionnés. Deux situations avec des substances explosibles et des stupéfiants sont aussi apparues.

Plaidoiries fin janvier

L’un des prévenus se trouve actuellement dans une situation délicate avec des enquêtes le touchant pour ivresse au volant, émeutes et détention de stupéfiants. Au-delà, les parcours reflètent bien la société, beaucoup exerçant un métier dans la vente, quelques-uns étant au chômage et trois effectuant des études universitaires.

Le chauffeur de car a pour sa part témoigné au début de l’audience pour rappeler le déroulement des faits. Sur les huit prévenus ayant fait recours, mais qui ne se sont pas déplacés, quatre étaient excusés. Ces derniers seront entendus le 31 janvier, jour des plaidoiries. Le verdict tombera ultérieurement.

Au terme du délai de recours contre l’ordonnance pénale, 18 des protagonistes avaient accepté leur condamnation. La plupart ont écopé de 10 jours-amende, dont le montant s’échelonne entre 10 et 110 francs en fonction de leurs revenus. Pour sept des émeutiers, déjà détenteurs d’un casier judiciaire, les peines étaient fermes.

Les autres ont bénéficié du sursis, avec une amende de 300 francs. Quatre des bagarreurs ont accepté par ailleurs de convertir leurs sanctions pécuniaires en 40 heures de travail d’intérêt général. Le supporter le plus lourdement condamné a dû débourser près de 2000 francs, somme tenant compte de la révocation d’un sursis antérieur.

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