Sur un selfie, l’Europe aurait “l’air ennuyé”, selon Matteo Renzi

(Keystone-ATS) Alors que l’Italie entame sa présidence de l’Union européenne, Matteo Renzi a plaidé mercredi à Strasbourg pour que l’Europe “retrouve son âme”. Pour le chef du gouvernement italien, l’UE doit se réformer pour ne pas être un continent “résigné” après des années de crise.

Dans un discours très attendu, M. Renzi a présenté au Parlement européen les priorités de la présidence italienne semestrielle de l’UE. Plutôt que d’afficher une feuille de route précise, le dirigeant italien a préféré défendre sa vision d’une Europe plus moderne et plus dynamique.

“Si l’Europe faisait un selfie, quelle image verrait-on sur l’écran ?”, a lancé M. Renzi. “On verrait le visage de la fatigue, dans certains cas de quelqu’un de résigné. L’Europe aujourd’hui aurait sur ce selfie l’air ennuyé”. Après des années de crise et d’austérité, “la blessure est très profonde”.

Pour “retrouver l’âme de l’Europe, le sens profond de notre vivre ensemble”, le politicien a de nouveau défendu le besoin de mettre l’accent sur la croissance. Il a rappelé que le principal instrument budgétaire est “le pacte de stabilité et de croissance”.

Soutenir la croissance

M. Renzi a insisté avec la France pour obtenir plus de souplesse dans le cadre budgétaire actuel, de façon à soutenir la croissance et la création d’emplois. Il a obtenu gain de cause fin juin lors du dernier sommet européen, où les 28 se sont engagés à tirer parti des “possibilités” de flexibilité offertes par le cadre budgétaire actuel.

“La demande de croissance, ce n’est pas un pays qui le veut, ça ne sert pas à l’Italie, ça sert à l’Europe”, a-t-il affirmé. Son discours a aussitôt fait réagir le président du groupe du Parti populaire européen PPE (centre-droit), l’Allemand Manfred Weber, qui a coupé court à tout assouplissement des règles.

“Petit point sur Google Maps”

Dans un monde qui “va deux fois plus vite que l’Europe”, M. Renzi a souhaité que cette dernière “rattrape l’écart (…). Il n’y a pas d’espace pour l’Europe si nous acceptons de rester un petit point sur Google Maps”, a-t-il lancé.